« Le ministère de la Communication est intransigeant, dans les limites de ses attributions, face à tout dépassement ou attitude non-professionnelle émanant de médias publics ou privés », a souligné M. Belhimer dans un entretien accordé au journal électronique « Africa News » diffusé vendredi.
Interrogé sur l’incident impliquant le quotidien El Watan, suite à la suppression du minaret de la Grande mosquée d’Alger sur une photo illustrant les funérailles de l’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika, le ministre a indiqué que le ministère « est intervenu à point nommé et pris de suite les mesures nécessaires, à travers un communiqué condamnant ce genre d’attitude attentatoire, tout en se réservant le droit d’engager des poursuites judiciaires ».
Ces réactions « traduisent notre attachement clair et constant au respect de l’éthique professionnelle par les différents médias, car il s’agit de l’essence même du processus de réforme constant engagé dans le secteur, notamment à la faveur des projets de lois organiques sur l’information et l’activité audiovisuelle ».
Le ministre a ajouté également que l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) « veille de son côté à s’acquitter de son rôle en la matière dans le cadre de la mise en œuvre de ses prérogatives et missions, en témoignent ses différentes interventions, dont la suspension provisoire ou définitive de chaînes de télévisions et les avertissements adressés à certains médias, y compris publics ».
Le secteur de la Communication encourage toute initiative qui promeut le droit du citoyen à l’information
A une question sur les préparatifs de la création d’une Association nationale du public des médias algériens, le ministre a estimé qu' »il s’agit d’un pas positif d’accroître l’intérêt accordé au grand public dans ses relations avec les médias, y compris audiovisuels, pour peu que soient respectées les normes d’objectivité, de probité et de professionnalisme, que nous souhaiterons retrouver chez les membres du Syndicat des éditeurs de l’Information (SEI) qui a tenu le 24 septembre dernier sa première réunion, consacrée aux réformes engagées dans le secteur ».
Il a expliqué, que le secteur « encourage toutes les initiatives dont les auteurs veulent contribuer à la promotion du droit du citoyen à l’information par divers moyens de communication », rappelant « la contribution du ministère à l’obtention de l’agrément par le Syndicat, dans le cadre du renforcement et de la réactivation de la relation participative et complémentaire. Il s’agit là de la démarche adoptée par le ministère de la Communication dans le cadre des réformes engagées », a-t-il ajouté.
Concernant « l’échec » de la précédente loi sur l’information et « les difficultés rencontrées pour sa mise en œuvre en raison des mécanismes de régulation », M. Belhimer a expliqué que des « vides juridiques » ont été enregistrés dans la loi sur l’information de 2012, ainsi que dans la loi sur l’audiovisuel de 2014, ce qui a fait que lesdites lois « ne pouvaient plus prendre en charge certaines situations et des cas bien définis pour plusieurs raisons, notamment l’expérience récente du pluralisme et de l’ouverture médiatique de l’époque, sans oublier l’évolution effrénée des nouvelles technologies de l’information et de la communication », relevant que ces facteurs et bien d’autres « ont créé une sorte d’anarchie, notamment au niveau des chaînes privées, en sus de l’incapacité à mettre sur pied certains mécanismes à l’instar de l’Autorité de régulation de la presse écrite ».
Pour le ministre, surmonter cette situation « nécessite d’engager une réflexion sur de nouvelles approches pour gérer le secteur de la Communication et promouvoir le rôle de la presse et des médias d’une manière professionnelle et transparente, par des mécanismes et outils portant principalement sur les missions de régulation, de consultation et de réflexion ».
Le Secteur de la Communication met en place de nouveaux projets de textes pour organiser le secteur de l’Information
Concernant les informations relayées par des milieux professionnels et académiques sur « l’élaboration d’une nouvelle loi sur l’Information et de textes législatifs régissant le secteur des médias », le ministre a fait savoir que son secteur « a élaboré de nouveaux projets de textes, dont certains ont été présentés en Conseil de ministres, à l’instar des lois sur l’Information et l’Audiovisuel ».
« Soucieux d’assurer l’efficacité nécessaire à ces textes, nous nous sommes engagés il y a plus d’un an à travailler au titre de chantiers qui regroupent tous les partenaires, spécialistes et experts dans le domaine des médias et de la communication », a souligné le ministre précisant que le décret exécutif relatif aux modalités d’exercice de l’activité d’Information en ligne et de diffusion de mise au point ou rectification sur le site électronique a été promulgué, mais la pandémie de Covid-19 nous a empêchés de poursuivre le travail à cette cadence. »
Malgré cette situation sanitaire difficile « nous sommes toujours engagés à aborder un travail inclusif avec la contribution des différentes parties concernées et compétentes », a déclaré M. Belhimer rappelant la « réunion consultative tenue en janvier dernier en présence du représentant du Président de la République, chargé des institutions et organisations internationales, des directeurs de médias publics, de représentants de syndicats du secteur, de chercheurs, de défenseurs des droits de l’homme et d’acteurs de la société civile pour débattre de la loi sur l’Information ».
Cette rencontre, a-t-il ajouté, s’inscrit dans le cadre de l’élaboration « des nouvelles lois relatives au secteur de la Communication et au métier de Journaliste, une opération supervisée par une Commission ministérielle mixte avec la collaboration de l’ARAV qui a élaboré les deux projets de loi organiques sur l’Information et l’activité audiovisuelle ».
: Projet de loi sur l’audiovisuel: promouvoir l’image et la voix de l’Algérie
Outre ces contributions, les deux textes « seront soumis aux deux chambres du Parlement pour enrichissement avant leur adoption ».
La cybersécurité, une « question d’ordre national » requérant les efforts de plusieurs institutions
Sur le renforcement de la cybersécurité, le ministre a indiqué que les nouveaux médias faisaient partie des « domaines prioritaires pour le ministère », rappelant que le secteur « a publié il y a environ un an, le premier décret exécutif relatif à l’exercice de l’activité de la presse électronique comprenant plusieurs dispositions, dont la plus importante est l’obligation d’héberger les sites web sous le domaine (.dz). »
Et d’ajouter que dans le cadre de la mise en œuvre de ce décret, « plus de cent (100) sites Internet ont été enregistrés à ce jour selon les modalités et conditions stipulées, y compris l’enregistrement et l’hébergement par des établissements publics et privés qualifiés à l’image du Centre national de recherche sur l’information scientifique et technique (CERIST) », a-t-il souligné, notant que ce processus « contribue à assurer la cybersécurité, en mettant fin à la domination des parties étrangères sur les sites algériens qui étaient, jusqu’à récemment, hébergés à l’étranger en recourant à des services satellitaires étrangers ».
Il a, dans ce sens, mis l’accent sur la cybersécurité, étant « une question nationale dans laquelle se conjuguent les efforts de diverses institutions et parties concernées, comme le Centre national
cyber sécurité, un centre opérationnel visant à faire face aux cyber-attaques ».
Par ailleurs, le ministre a révélé qu' »un projet de loi est en cours d’élaboration sur la publicité, lequel va définir et réguler les modalités et les conditions de bénéficier de la publicité publique de manière équitable, égale et professionnelle quelle que soit la nature du média ». Au sujet de l’ouverture de l’Université sur son environnement professionnel, notamment vis-à-vis des étudiants de l’Information et de la Communication, il a souligné que « le travail participatif et la coordination sectorielle font partie des méthodes essentielles de travail adoptées par le ministère de la Communication dans ses relations avec les différentes institutions et secteurs, y compris le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche Scientifique, et il a toujours été présent aux activités ou événements scientifiques organisés à travers les différentes wilayas du pays.
Concernant l’emploi, la politique du secteur « est basée sur la contribution, autant que faire se peut, à la prise en charge de cette question au niveau des institutions médiatiques publiques », a conclu le ministre.
MH
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