L’Algérie a-t-elle réussi son mandat à la tête de la Ligue des États arabes? La réponse est manifestement «oui». Le Monde arabe a, en effet, rarement connu une dynamique comparable à celle qui a succédé au Sommet d’Alger, des 1er et 2 novembre 2022. Il est aisé de constater que toutes les thèses défendues par le président Tebboune lors du Sommet ont été suivies d’effets sur le terrain diplomatique. Le retour de la Syrie dans le giron arabe est l’un des points qui a mobilisé la diplomatie algérienne et s’il n’a pas abouti à l’intégration de ce pays lors du dernier rendez-vous panarabe d’Alger, il y a de très fortes chances de voir la Syrie réintégrer son siège au sein de l’organisation. Quelques mois après le Sommet où la question de la réintégration de Damas a sans doute été posée en marge de l’évènement politique majeur, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont publiquement renoué avec ce pays fondateur de la Ligue des États arabes. Une grande victoire pour la Syrie, le Monde arabe et également la preuve de la force de persuasion de l’Algérie qui a, sans doute, agi dans ce sens.
Le Sommet arabe a également abordé, à la demande de l’Algérie, l’évolution de la situation géopolitique et le nécessaire repositionnement de la famille arabe aux mieux de ses intérêts au moment où se dessine un nouvel ordre mondial multilatéral. L’Algérie qui entretient des relations solides avec les pays des Brics, était l’un des rares pays arabes avec la Syrie à considérer la Russie comme une nation alliée et amie. La même nature de relations la lie avec l’Afrique du Sud et la Chine. Cela sans se départir de son partenariat avec le camp occidental. Une belle leçon de non-alignement que les autres pays arabes ont certainement apprécié au vu de leur déploiement récent en direction des pays des Brics. L’intention affichée de l’Arabie saoudite d’y adhérer est un signe d’un repositionnement stratégique dans l’axe de l’Algérie. Mieux encore et ce fut, il y a quelques jours une surprise de taille, voire un acte historique majeur, Riyad a conclu un accord avec Téhéran. On peut se souvenir de la posture de l’Algérie dans ce conflit latent entre chiites et sunnites. En se mettant à équidistance des deux pôles politico-religieux, l’Algérie a maintenu et défendu crânement le droit de l’Iran à développer son programme nucléaire civil et a joué un rôle de premier ordre dans les négociations qui ont abouti à la signature de l’accord nucléaire entre ce pays et les cinq pays du Conseil de sécurité avec l’Allemagne. On peut supposer que cet apport en expertise de négociation a été mis au service du rapprochement entre Riyad et Téhéran réalisé par une médiation de la Chine. Il n’y a pas de déclaration officielle accréditant cette thèse, mais l’on peut aisément souligner un faisceau d’indices probants quant à l’influence positive qu’exerce l’Algérie sur la scène arabe depuis le Sommet d’Alger.
L’agenda présidentiel du moment, qui prévoit trois importants déplacements, en France, en Russie et en Chine, n’est pas étranger à la symphonie diplomatique qui se joue présentement au niveau de tous les pôles d’influence dans le Monde arabe. Il devient clair, à ce propos, que le déploiement des dirigeants de grands pays arabes se recentre autour de l’intérêt de la région, avec une réelle volonté d’échapper à toute pression émanant de quelque camp que ce soit. Aussi, constate-t-on, sur le terrain une convergence des actes et des discours autour de la nécessité d’adopter et consolider la philosophie de l’Algérie en matière de relations internationales. Une posture qui semble parfaitement convenir aux pays du Golfe qui commencent à échapper à la domination américaine.
Les sorties du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane et très récemment l’ensemble des pays du CCG concernant la question palestinienne est tout à fait intéressante et inimaginable, il y a de cela une année. Hier, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a adressé une lettre au chef de la diplomatie américaine pour dénoncer des propos du ministre des Finances israélien niant l’existence des Palestiniens comme individus et comme peuple. Cette levée de boucliers rejoint la position intransigeante de l’Algérie. Associé à la volonté d’adhésion aux Brics, la réintégration de la Syrie et la réconciliation avec l’Iran, cette fermeté sur la question palestinienne introduit une donne nouvelle dans l’équation arabe qui n’existait pas avant le Sommet d’Alger.
Source: L’Expression.
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