La flottille “Oustoul el-Soumoud” prend la mer pour briser le blocus de Ghaza

Aux premières lueurs de ce lundi 15 septembre, l’horizon marin tunisien s’est animé d’un mouvement inédit.

Dix-sept embarcations issues de la Flottille mondiale de la Résilience ont levé l’ancre en direction des eaux internationales. Leur objectif est de forcer symboliquement le blocus imposé depuis des années à la bande de Ghaza.

Depuis Bizerte, deux des plus grands navires du convoi, l’Alma et le Family, ont pris la mer. Ces bateaux avaient déjà attiré l’attention la semaine dernière lorsqu’un incendie, attribué à une attaque de drones, avait éclaté alors qu’ils étaient amarrés à Sidi Bou Saïd, non loin de Tunis. Malgré cet épisode, les deux navires ont été remis en état et reprennent aujourd’hui leur route.

Au même moment, trois autres bateaux le « Miyamia », l’ »Alkatala » et l’ »Alaa Eddine » ont quitté les ports de Sidi Bou Saïd et de Gammarth. D’autres unités doivent encore rejoindre la traversée dans la journée, une fois complétées les dernières opérations techniques de maintenance, de ravitaillement et d’avitaillement en vivres.

Le convoi doit se regrouper au large du Cap Bon, avant de poursuivre sa progression vers la Méditerranée orientale où d’autres navires, venus notamment d’Italie, d’Espagne et de Grèce, sont attendus pour élargir la flottille.

Les organisateurs, réunis au sein de la Commission internationale pour la levée du blocus de Ghaza, reconnaissent que les préparatifs ont été ralentis par des intempéries et des problèmes logistiques. Le nombre définitif de bateaux quittant la Tunisie reste encore à préciser.

La veille déjà, l’accueil réservé à 22 navires venus de Barcelone témoignait de l’élan populaire qui entoure cette expédition, une foule compacte s’était rassemblée sur les quais pour acclamer les marins et afficher son soutien à Ghaza.

Cette traversée maritime intervient alors que la bande de Ghaza vit l’une des pires tragédies humanitaires de son histoire. Depuis le 7 octobre 2023, l’armée sioniste mène une offensive qui a coûté la vie à près de 65.000 Palestiniens et fait plus de 164.000 blessés, en majorité des femmes et des enfants.

Des milliers de disparus, une famine dévastatrice et des déplacements massifs ont transformé le territoire en champ de ruines. Malgré les injonctions de la Cour internationale de justice réclamant un cessez-le-feu immédiat, les opérations se poursuivent.