L’ancien ministre, conférencier international et expert en géostratégie, Mohamed Laichoubi, a affirmé lundi à Alger que la politique de marginalisation et d’exclusion fragilisait le système de gouvernance des pays et était à l’origine des crises politiques dans le monde.
Lors d’une conférence animée au Forum El-Moudjahid sous le thème: « Territoires et sociétés face aux crises internationales, quelles sont les stratégies de réponse pour l’Algérie? », transmise en direct pour la première fois sur les réseaux sociaux, M. Laichoubi a évoqué les grandes recompositions géopolitiques dans le monde et l’émergence de nouvelles puissances.
A cette occasion, il a abordé la question de la « réflexion collective » à travers notamment le contexte actuel des crises (politique ou historique), la compréhension de la mécanique des crises, les enjeux des nouveaux mondes, ainsi que les relations internationales et les choix des partenaires internationaux.
Il a, en outre, souligné l’importance de la compréhension des évènements internationaux qui « va dicter notre lecture du monde et nos choix ».
Il a présenté un exposé sur le « Système monde » et la méthode que les grands pays utilisent pour régner, avec pour objectif l’expansion et la division, illustrant ses dires avec une carte géographique qui montre l’évolution et le changement des territoires annexés à certains et retirés à d’autres, comme c’est le cas pour la Palestine.
M. Laichoubi a indiqué qu’il avait proposé un nouveau concept appelé « effet ciseaux », qui consiste à avoir deux lames caractérisées par les « fragilités intérieures » des Etats et les « ingérences ».
Sur le plan interne, il explique que « la non-implication des populations dans la politique et la marginalisation fait que le système de gouvernance devient fragile et tout le pays devient menacé », citant l’exemple de la Tunisie, la Libye, la Syrie, l’Egypte, la Jordanie, la Côte d’Ivoire, l’Ukraine…
Selon l’expert, « l’intégralité des pays qui ont connu des crises, ont déjà des problématiques internes de fracturation de leurs territoires » et souffert de marginalisation, soulignant que « les territoires et les sociétés sont des enjeux stratégiques car ils nous font éclater les tissus intérieurs ».
Sur le plan international, il indique que les intérêts économiques des grandes puissances les amènent à utiliser différentes méthodes en interférant dans les pays ciblés, comme la déstabilisation, l’impact sur l’opinion publique, la désinformation, le terrorisme et les interventions militaires directes sous couverture « légale ».
Le conférencier indique que le système de classement et de notation des pays par des agences internationales constitue une arme de guerre, car il ne s’appuie pas sur des éléments réels et verse dans la désinformation. « C’est la raison pour laquelle il faut avoir sa propre vision », a-t-il dit.
Il poursuit que ces grandes puissances (Etats-Unis, UE, Canada et Japon), qui ont bâti leur système de puissance sur des modèles énergétique, industriel, agricole, alimentaire… aujourd’hui les remettent en cause, devant l’émergence de nouvelles puissances comme la Chine, l’Inde et le Brésil.
« Ils vont créer de nouveaux systèmes de puissance et se voient confrontés à la réalité, devant une contestation populaire, un désenchantement, des contestations sociales », a-t-il enchaîné.
M. Laichoubi a indiqué que la stratégie des grandes puissances pour contrer et contenir cette nouvelle émergence se résume autour des sanctions, des guerres commerciales et le repositionnement et sont en train de remplacer les anciens modèles par la « techno-science, techno-futur et le tout numérique ».
MH
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