« Les besoins en eau sans cesse en augmentation de cette nouvelle wilaya, située dans le même espace naturel, ne pourront être satisfaits que par cette ressource souterraine dont la réserve théorique est estimée à plus de trois (3) milliards de M3 », a précisé M.Touhami, lors d’une rencontre avec l’APS.
« A partir de cette nappe qui s’étend sur 12.000 km2, il est possible de sécuriser l’alimentation en eau potable (AEP) des habitants de cette région et satisfaire les besoins en eau pour l’irrigation agricole », a ajouté l’expert.
Une opération possible à travers la réalisation d’un projet de transfert des eaux de cette nappe vers plusieurs collectivités de cette wilaya, située à 240 km au sud de Bechar et dont les besoins en eau devraient être à l’horizon 2050 de l’ordre 3.500 m3 par jour », a expliqué M. Touhami qui est enseignant-chercheur à l’Université « Tahri Mohamed » à Bechar et auteur d’une étude sur le thème « les ressources en eau au Sahara algérien sont mal connues et mal exploitées ».
« Actuellement, l’AEP de la population de cette région aride est assurée à raison de 2.555 m3/jour, grâce à la source de Béni-Abbes, soit 1.555 m3/ jour, le reste provenant de forages et autres puits réalisés pour les besoins des habitants et des autres secteurs d’activités », signale l’expert, anciennement cadre-responsable local de l’Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH).
Une étude hydrogéologique globale de Ben Abbes s’impose
De l’avis de M. Touhami, l’exploitation de la nappe du grand Erg Occidental, ainsi que celles de l’Ougarta et de la Hamada du Guir, qui ont des débits de 5 à 30 litres/seconde, peuvent être « un plus » et « une solution » pour la sécurisation totale dans les prochaines décennies des besoins en eau de la région.
Plaidant pour le lancement d’une étude hydrogéologique globale pour approfondir les connaissances et données en matière de potentialités de la région de Béni-Abbes, l’expert souhaite une gestion économique des chapelets des sources d’eau de la région, qui s’étendent de la commune d’Igli à celle de Kerzaz, soit sur plus de 167 km, et qui ont un débit de 20.000 m3/jour.
Il prône aussi la réalisation d’une station de traitement et d’épuration des eaux usées (STEP) de la wilaya, dont les rejets en ce type d’eau sont de l’ordre de sept (7) millions de m3/an et dont « les eaux traitées et épurées peuvent être réutilisées à des fins d’irrigation agricoles ou pour toutes activités industrielles, appelées à voir le jour dans cette région à potentialités minières avérées ».
M.Touhami estime tout aussi « nécessaire la mobilisation des ressources hydriques superficielles, à travers l’encouragement du Haut commissariat à l’agriculture saharienne ainsi que les secteurs des ressources en eau et des services agricoles à investir à l’avenir dans la réalisation de digues et autres retenues collinaires sur le lit de l’Oued-Saoura long de 250 km et qui traverse la région après les crues annuelles des Oueds Guir et Zousfana.
aps