Inaugurée par le ministre de la pêche, l’ouverture de la saison débute ce mois de mai, pour une campagne de 45 jours, avec un quota attribué pour l’Algérie de 2.023 tonnes pour cette année. 32 thoniers algériens, immatriculés dans le territoire de la juridiction compétente, ont reçu leur autorisation de pêche, qui consistera à capturer les thons rouges puis les placer dans des fermes d’engraissement, pendant une période de 6 mois et enfin les vendre sur les marchés internationaux, ce qui générera un chiffre d’affaires de quelque 27 millions d’US$. Jusqu’à présent, c’est une activité qui se professionnalise et qui est en croissance régulière, ce qui est à signaler.
Cependant, avant même, l’ouverture officielle, d’au moins trois semaines, tout le monde a constaté que le thon rouge se vend… sur les trottoirs des grandes villes ! D’où vient ce thon rouge pêché or période et dans des conditions d’hygiène et de prix totalement incontrôlables, aux vus et aux sus des autorités locales et nationales ? Certains accusent les « petits métiers » d’être à l’origine de cette situation catastrophique, d’autres pointent du doigt les connivences entre ces derniers et les grandes embarcations pour échapper à la fiscalité, enfin la complicité des autorités locales est stigmatisée, chacun y trouvant des avantages sonnants et trébuchants.
Au-delà de la responsabilité du consommateur, qui accepte ces conditions inadmissibles de commercialisation (absence de froid, de pesée réglementaire, d’hygiène,) pensant peut-être faire des économies sur les prix, les pouvoirs publics sont les premiers responsables de cette situation certes cocasse mais surtout nuisible à plus d’un titre ! En plus d’une concurrence déloyale, vis-à-vis des commerçants légaux, qui sont dotés de tous les instruments d’hygiène, de pesée et froid, cette pratique même temporaire, pose une nouvelle fois le problème de la maîtrise des circuits de distribution et du contrôle de toutes la chaîne logistiques, après l’avoir constaté sur le marché du lait en sachet, de l’oignon, de la banane, de la viande rouge et blanche, des œufs … Un minimum de coordination entre les ministères horizontaux et ceux sectoriels concernés, aurait dû nous épargner ce spectacle hideux de la vente du thon rouge sur les trottoirs. A croire que les responsables ne « voient » pas, ce que tout le monde rencontre tous les jours, en allant s’approvisionner sur les marchés.
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