Des commerçants, interrogés par l’APS dans les différentes communes d’Alger, ont convenu que la demande sur les citernes d’eau en plastique « a notablement augmenté ces derniers jours, affirmant que la marchandise est sitôt acquise sitôt épuisée », ce qui les amène à s’approvisionner quotidiennement auprès des grossistes pour satisfaire la demande en cette conjoncture de stress hydrique en plein été.
Othmane, un quincaillier à Bir Mourad Rais, a déclaré: « je travaille dans la quincaillerie depuis des années, mais je n’ai jamais pensé au commerce des citernes. Cependant l’essor enregistré récemment dans cette activité m’a incité à me lancer dans ce créneau ».
Il a ajouté « j’ai vendu 20 réservoirs avec tous leurs accessoires en une semaine … je vends au quotidien toutes les citernes, les surpresseurs et leurs accessoires achetés au marché d’El Hamiz. La demande et les prix sont en hausse au niveau des marchés de gros et de détails ».
Le montant global pour acheter une citerne, un surpresseur et tous les accessoires oscille entre 30.000 et 50.000 da, sachant que c’est la capacité du réservoir et la puissance du surpresseur qui définissent le prix final en plus des frais de la main d’œuvre allant de 6.000 jusqu’à 15.000 da, en fonction de la distance entre la canalisation et l’endroit de l’installation du réservoir, précise le quincaillier.
Quant aux prix des citernes, ils ont enregistré ces derniers temps une augmentation de l’ordre de 5.000-10.000 dinars, selon un commerçant qui a précisé qu’une citerne de 300 litres est aujourd’hui vendue à 9.500 dinars, celle de 500 litres à 11.000 dinars, celle de 800 litres à 14.000 dinars et la citerne de 1000 litres à 15.000 dinars.
Un grossiste d’El-Hamiz a imputé cette hausse des prix au manque de la matière première (plastique). « Nous achetions le kilogramme de plastique 20 dinars contre 40 dinars aujourd’hui, sans parler des frais de transport et d’acheminement qui sont montés en flèche », a-t-il expliqué.
Outre les citernes en plastique, le marché propose aussi des citernes en métal de qualité, mais leurs prix sont plus élevés.
« Les citernes en plastique sont très demandées, ce qui nous a amené à renforcer notre main d’œuvre et à augmenter la quantité de produits proposés aux clients », a déclaré Mohamed, un commerçant dans la commune de Draria.
Le produit vendu sur le marché est de fabrication locale et il est acheminé de l’usine de plastique de Sétif par les grossistes d’El-Hamiz qui les distribuent aux détaillants de la capitale, a-t-il fait savoir.
L’APS a constaté que la plupart des commerces qui exercent cette activité proposent tout le nécessaire : les réservoirs, leurs accessoires, une main d’oeuvre qualifiée en plomberie pour le montage et le transport payant et parfois gratuit.
Dès que des perturbations dans l’alimentation en eau potable ont été enregistrées, nous nous sommes organisés pour pouvoir répondre à la demande en proposant davantage de marchandise et en renforçant nos effectifs pour assurer également aux clients des services de montage et de transport, a confié Fodil, un vendeur de citernes.
S’agissant du coût total d’acquisition d’une citerne et d’un surpresseur supplémentaire ainsi que le service de montage, M. Fodil a indiqué qu’il varie entre 45.000 Da et 60.000 Da et plus, et ce, selon la capacité et le volume de la citerne, la puissance de la pompe et la durée de montage.
Un autre vendeur dans la commune de Tixeraine a rappelé, de son côté, que le marché connait un mouvement exceptionnel et une demande sans précédent sur les citernes d’eau après le début de la mise en œuvre du programme d’urgence de distribution d’eau potable à Alger.
Approchés par l’APS, plusieurs citoyens ont exprimé leur satisfaction quant au montage de citernes d’eau potable fabriquées localement, estimant que l’acquisition de ce matériel, en dépit de ses prix relativement élevés, est devenue « inévitable » en raison de la situation exceptionnelle de la distribution d’eau potable à Alger à l’instar des autres wilayas du pays, tandis que d’autres citoyens optent pour des cuves de stockage en raison du manque d’espace dans leur logement.
aps