La sécurité alimentaire de l’Algérie est-elle vulnérable ?

Le Centre de Recherche en Économie Appliquée pour le Développement (CREAD) vient de publier dans sa dernière livraison une étude d’un intérêt primordial pour ce qui concerne la dépendance alimentaire de notre pays.
Cette analyse pointue met en garde les autorités en charge de l’agroalimentaire et le secteur agricole de manière générale, sur les tendances lourdes de la production, de la consommation et des politiques de subventions massives sur des produits alimentaires de base (pain, semoule, lait, huiles, sucre…). Des politiques qui rendent vulnérables l’économie de notre pays et qui augmentent la dépendance de l’Algérie vis-à-vis des importations, tout en freinant les incitations à la production nationale.
Tant au niveau des dérèglements climatiques (sècheresses, pluies diluviennes, réchauffements climatiques, pandémies…) que des évènements géopolitiques (Covid, guerres, déplacements des populations, crises financières), les marchés ont été déstabilisés dans leurs chaînes d’approvisionnement et ont impacté les prix relatifs des produits alimentaires.
Entre 2019 et 2022, les prix des produits ont augmenté de 60% pour les céréales, de 45 % pour les produits laitiers et leurs dérivés, de 19 % pour les viandes et jusqu’à 125% pour les huiles (sources FAO) !
Le facteur démographique va peser de tout son poids dans les dix années à venir avec à la fois le vieillissement de la population et sa croissance d’où l’urgence de mettre en œuvre une politique stricte de renforcement de la production nationale et une diminution des importations.
Le CREAD identifie cinq axes de cette politique, à savoir le développement des filières céréalières, du lait, des légumineuses, des tomates industrielles. Il préconise l’extension des surfaces irriguées par des techniques avancées (goutte à goutte, eaux non conventionnelles) et l’appui aux exploitations familiales par des incitations ciblées.
En outre, un investissement massif doit être consenti aux infrastructures de stockage, de transport et de l’industrie de transformation. La politique de subvention doit être repensée en réorientant les aides vers la production locale plutôt qu’à la consommation.
Une meilleure planification territoriale et une gestion intégrée des ressources (eau, sol, énergie…) doivent être mises en place pour augmenter la production et les rendements locaux. Enfin, le CREAD propose l’ouverture à la coopération internationale pour profiter des expériences étrangères et des technologies innovantes. Il est à noter que le document n’aborde pas le statut de la propriété foncière.
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