La sécurité routière est-elle menacée par la crise des pneus ?

La pénurie des pneumatiques s’est aggravée en Algérie à la veille de la rentrée sociale. Les automobilistes dénoncent une flambée des prix et interpellent les autorités pour une solution urgente. Selon certains témoignages, un pneu vendu 3 000 DA l’été dernier coûte désormais 12 000 DA.

Pour rappel, cette crise dure depuis plus de deux années. En septembre dernier, le gouvernement avait tenté d’y remédier en lançant un programme d’importation de 300 000 pneus confié à Naftal. Mais l’approvisionnement reste insuffisant et le marché toujours déséquilibré.

Les Directions du commerce de plusieurs wilayas ont lancé une enquête nationale. Elles veulent contrôler la distribution, suivre les stocks et vérifier que les prix respectent les barèmes officiels. Toute spéculation sera sanctionnée.

Les importateurs expliquent cette pénurie par l’absence d’autorisations d’importation depuis la dissolution de l’Algex, organisme chargé de délivrer ces documents. Ce vide administratif bloque l’arrivée de nouveaux pneus sur le marché.

La production nationale, assurée principalement par Iris Tyres à Sétif, couvre à peine 20 % des besoins du pays, estimés à plus de 7 millions de pneus par an. L’arrêt de l’usine pour 15 jours en août a accentué la crise.

De nouveaux projets industriels sont lancés. L’usine SHLI d’Oran prévoit une capacité initiale de 7 millions de pneus par an, avec un objectif de 20 millions d’ici fin 2026 grâce aux extensions prévues à Sétif, Touggourt et Aïn M’lila.

Les autorités affirment que ces projets permettront de réduire les importations et de transformer l’Algérie en exportateur de pneus. En attendant, les automobilistes subissent de plein fouet une pénurie qui menace leur sécurité et leur mobilité.