Il sera possible de se rendre en Tunisie cet été, telle est la volonté des autorités. Parmi les mesures qui étaient en vigueur, exit celle du confinement obligatoire de sept jours dans un hôtel diligenté par l’État. Elle disparaîtra le 1er juin. La mesure n’aura duré qu’un mois, provoquant le mécontentement des Tunisiens résidents à l’étranger rentrés pour l’Aïd, et aura connu quelques incartades. Désormais, comme de nombreux pays, Tunis continue de demander aux voyageurs un test PCR négatif, effectué dans les 72 heures, puis une attestation sur l’honneur, avec signature, attestant un autoconfinement.
Le ministère de la Santé prévient que des tests aléatoires seront pratiqués. Les personnes ayant reçu les deux doses d’un des vaccins agréés seront exemptées de toutes tracasseries administratives. Des vols sont à nouveau programmés depuis Paris, Bruxelles… Les compagnies aériennes remettent à disposition la destination Tunisie. Ce matin, un aller-retour Paris-Tunis coûte 1 200 dinars (370 euros) à la mi-juillet sur Tunisair. Un budget pour une famille.
Les consignes de l’ambassade de France demeurent inchangées : « Tout déplacement international est strictement encadré sauf motifs impérieux. » Il ne s’agit pas seulement de partir, mais de revenir. La France demande un test PCR antérieur à 72 heures pour pouvoir embarquer, test aisé à pratiquer en Tunisie. Le contrôle se fait dès l’enregistrement passager. Quant à l’industrie touristique, elle traverse des heures sombres. La pandémie a provoqué l’arrêt d’un secteur qui emploie plus de 400 000 personnes, contribue pour 14 % du PIB, selon l’ex-ministre du Tourisme René Trabelsi. Le chômage est en hausse, 17,8 % au premier trimestre 2021. L’été pourrait être l’occasion de découvrir la Tunisie sans foules excessives avec de nombreux hôtels accessibles.
Dans les dernières 24 heures, la Tunisie enregistrait 62 décès supplémentaires (12 623 depuis le début de la pandémie, le chiffre le plus haut des cinq pays du Maghreb) et 1 324 nouveaux cas. Un an auparavant, jour pour jour, Tunis ne comptait qu’un unique décès dans les dernières 24 heures et aucun nouveau cas. En un an, le pays est passé d’une situation parfaitement contrôlée à une très forte vague qui a conduit à un reconfinement du pays avant les fêtes de l’Aïd. Il a été levé, le couvre-feu est amené à disparaître et les voyages entre gouvernorats sont autorisés. Sur la carte du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, la Tunisie est le seul des cinq pays du Maghreb qui s’affiche en rouge tout comme la France. 800 000 personnes ont reçu la première dose de vaccin, 271 000 les deux doses.
Le pays compte 11,7 millions d’habitants, son système de soins a souffert durant l’année sous Covid. Le 28 mai, le directeur général de la Santé jugeait « la situation toujours alarmante », exigeant « le plus haut degré de vigilance ». Les autorités sont aux prises avec un sérieux dilemme : l’économie ou le sanitaire, sauver ce qu’il peut l’être de la saison touristique sans aggraver une situation sanitaire sérieuse.
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