« La reprise des pourparlers directs et substantiels entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario est la voie évidente pour parvenir à une solution juste et durable. Dans cet esprit, nous exhortons le Secrétaire général à nommer rapidement un nouvel envoyé personnel dans l’espoir qu’il contribuera à relancer le dialogue entre les deux parties », a indiqué M. Mimouni qui s’exprimait à l’occasion de la session annuelle du Comité spéciale de la décolonisation, dit Comité des 24.
Il a déploré, lors de son intervention aux travaux du comité, l’incapacité de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) à remplir sa mission, notant au passage que de nombreuses opportunités avaient été manquées pour parvenir à une solution juste à la question sahraouie.
« La question du Sahara occidental a toujours été et reste une question de décolonisation », a assuré le diplomate algérien rappelant que « l’avis consultatif historique de 1975 de la Cour internationale de justice » a considéré que le Maroc n’avait aucune autorité sur le Sahara occidental.
De plus, « toutes les résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies et du Conseil de sécurité ont réaffirmé la nécessité du libre exercice du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », a-t-il également signalé.
Trop d’initiatives entravées et d’occasions manquées
« Aucun fait accompli, ni aucune tentative de modifier la composition démographique de la population du Sahara occidental, et certainement aucune déclaration ou action unilatérale ne peut réécrire ces faits ou avoir un effet juridique sur un principe de Jus Cogens » (Droit contraignant), a ajouté Sofiane Mimouni.
Il a estimé, en outre, qu’il y a eu « trop d’initiatives entravées et d’occasions manquées pour obtenir une solution juste et définitive à la question du Sahara occidental ».
Il citera, à titre d’exemple, « le plan de règlement ONU-OUA en 1991, les négociations de Houston en 1997, le plan de paix Baker en 2003, puis la lueur d’espoir de Horst K?hler qui s’est vite éteinte ».
D’autre part, « l’Union africaine a contribué aux efforts de paix. Le récent Sommet du Conseil de paix et de sécurité tenu en mars 2021 est un exemple clair de cet engagement », a-t-il rappelé.
Selon lui, les obstacles dressés face à la tenue du référendum d’autodétermination au Sahara occidental « a conduit à la détérioration de la situation sur le terrain. Le cessez-le-feu s’est effondré, le processus de paix ne voit aucune perspective avec le poste vacant d’envoyé personnel depuis plus de deux ans ».
« Le Conseil de sécurité est dans l’impasse et votre estimé comité est incapable ou refuse de s’acquitter de sa responsabilité », a-t-il poursuivi.
Pendant ce temps, dans un contexte de pandémie, le peuple sahraoui lutte toujours et subit de graves violations de ses droits humains et politiques, privé de son droit de décider, alors que ses ressources naturelles sont systématiquement pillées, a-t-il également noté.
Cette situation appelle, assure-t-il, davantage d’efforts pour sortir de cette impasse et un plus grand engagement du Comité de la décolonisation, ainsi que de l’Assemblée générale, et surtout du Conseil de sécurité dans la mise en œuvre de leurs propres résolutions.
« L’Algérie, en sa qualité de pays observateur voisin qui place les principes d’autodétermination et de liberté au cœur de sa politique étrangère, continuera à remplir, en toute transparence, ses devoirs envers la population réfugiée à Tindouf et le peuple du Sahara occidental, et continuera de soutenir les efforts du Secrétaire général ainsi que ceux du Comité des 24 pour mener le processus de décolonisation du Sahara occidental à sa conclusion tant attendue », a conclu le diplomate.
aps