Au cours d’une journée de vulgarisation sur le patrimoine préhistorique, organisée par la direction locale de la culture, M. Hachi a mis l’accent sur la nécessité, pour les autorités concernées, de développer tout un système de protection pour préserver les différents sites et vestiges préhistoriques au Sahara ainsi que dans le nord du pays.
« Ce patrimoine préhistorique revêt une importance capitale dans notre pays. Mais il faut que cette richesse soit soumise à tout un système de protection pour la préserver et veiller à sa transmission aux générations futures », a insisté le président de l’ex-Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (CNRPAH).
Pour l’intervenant au cours de la rencontre de vulgarisation, la protection et la prise en charge du patrimoine matériel et immatériel préhistorique sont indispensables afin que l’Algérie puisse en tirer profit en alimentant les musées, le mettre à la disposition des visiteurs, des touristes et du grand public, mais aussi en le mettant à la disposition des élèves au travers les manuels scolaires.
« Ces sites et vestiges sont très fragiles, mais aujourd’hui nous avons tous les moyens de protection pour les préserver en réalisant d’abord des inventaires, ainsi que des documentaires écrits, en image et avec son et la voix », a souligné M. Hachi.
Au Sahara (Sud d’Algérie), plusieurs parcs naturels ont été classés et répertoriés par les pouvoirs publics à l’image de ceux de la vallée du M’zab, Tassili, Tidikelt, le Hoggar, celui de Tindouf ainsi que de l’Atlas saharien. « Ce sont ces organismes qui sont chargés de protéger et de sauvegarder les différents sites et vestiges préhistoriques de cette région, afin de pouvoir les transmettre aux nouvelles générations », a-t-il dit.
Dans la région nord du pays, la tâche est confiée aux directions de la culture pour protéger ce patrimoine. « Nous avons des vestiges préhistoriques d’une importance capitale, dont certains sont uniques au monde, nous devons les protéger, car sans protection, ce patrimoine ne durera pas », a averti M. Hachi.
Evoquant aussi le patrimoine immatériel, le président du CRESPIAF a saisi l’occasion pour présenter tout un travail de recherche sur la profondeur historique du Couscous et les traditions culinaires qui remontent à des milliers d’années, notamment dans la région de l’Afrique du nord.
Slimane Hachi a rappelé, à ce titre, avoir coordonné dernièrement un dossier pour l’inscription du Couscous au patrimoine immatériel de l’Unesco, dossier qui a été monté pendant des années.
C’est en 2011 qu’il y a eu une réunion du comité à Bali, en Indonésie. « Là-bas, j’ai profité de ma présence et de celle d’experts maghrébins pour proposer l’idée d’un dossier collectif maghrébin et nous nous sommes très vite entendus sur le couscous, parce que ce mets de base est commun aux quatre pays (Algérie, Maroc, Tunisie et Mauritanie) », a-t-il dit.
Fin mars 2019, le dossier a été déposé. « Ce dossier devait s’insérer dans la profondeur historique de ce qui est à la base du couscous, c’est-à-dire la céréaliculture, l’agriculture du blé et de l’orge qui est très ancienne chez nous », a-t-il relevé, en ajoutant, « on a trouvé lors de fouilles, des grains de blé qui remontent de 4000 à 5000 ans. Cela dénote la grande ancienneté de la céréaliculture, qui a servi de base économique à nos sociétés depuis la préhistoire », a souligné M. Hachi.
aps