Le bourbier syrien dont tout le monde a une main dedans

En quelques jours, l’armée syrienne s’est effondrée et le président Bachar el-Assad s’est réfugié à Moscou ! Comment ce scénario incroyable a-t-il réussi ? Il est indéniable que des puissances étrangères de la région ont été d’une grande importance dans cette situation catastrophique pour le régime et son armée.

La première est la Turquie qui a pesé de tout son poids dans la chute du régime syrien. Pourtant, le président Tayyip Erdoğan avait proposé à Bashar el-Assad de venir discuter de la situation dans la région, mais ce dernier a refusé de négocier avec lui, fort, pensait-il, du soutien russe. La Turquie avait un double objectif stratégique, en finir avec l’opposition kurde contrôlant sa frontière sud-ouest et le retour de quelque trois millions de Syriens réfugiés sur son sol.

Un cas similaire à l’Irak de Saddam Hussein

Ce qui s’est passé en Irak nous enseigne que la puissance militaire n’est pas garante de la stabilité d’un pays. En effet, l’armée irakienne était considérée comme la quatrième armée au monde, en termes de nombre d’armes achetées dans plusieurs pays.

En outre, les chefs militaires de cette armée étaient choisis parmi les plus fidèles au Raïs, voire natifs de sa région (Tagrit). Enfin, une répression sanglante a été mise en œuvre pour éradiquer toutes oppositions au régime. Le même schéma a été construit pour ce qui concerne la Syrie et avec le même résultat, à savoir l’effondrement de tout un pays en une poignée de jours.

La Syrie des factions rivales

Le cas de la Syrie est encore plus complexe vu le nombre de factions rivales qui s’opposent sur le terrain et qui obéissent à plusieurs puissances étrangères (Iran, Russie, pays du Golf…) qui les arment, les financent et les orientent politiquement et religieusement (chiite, sunnite). Cette mosaïque rend les solutions plus difficiles à trouver compte tenu des haines ancestrales et des morts enregistrés.

Enfin, la Russie, concentrée sur l’Ukraine, n’a pas les moyens de venir en aide au régime syrien et se préoccupe surtout du sort des bases navales et aériennes qu’elle possède dans ce pays. De longues années de guerre se dessinent dans cette région.