Le marché mondial de l’énergie en apnée 

Le marché mondial de l’énergie n’a pas tardé à réagir face aux augmentations des droits de douanes décidées par le président américain cette semaine. En effet,  tous les indices pétroliers ont connu une baisse sensible autour de 6 à 7 % soit entre  68 et 70 US$ le baril en attendant des baisses plus importantes en fonction de la demande et de la situation géopolitique internationale.

Les compagnies pétrolières internationales sont pour l’instant dans une situation de sidération et prennent leur temps pour réagir, pour ajuster leur production et leurs stocks et prendre des options pour continuer leurs activités de prospection, de production et de commercialisation de leurs produits.

Perspective de récession de l’économie mondiale

C’est sans doute les perspectives de récession de l’économie mondiale qui restent le point central de leurs anticipations. En effet, le ralentissement objectif de la demande énergétique mondiale va durablement impacter la consommation des produits énergétiques et donc l’activité des compagnies pétrolières.

Tout le problème est d’anticiper son ampleur et sa durabilité, deux facteurs essentiels pour définir les stratégies à mettre en œuvre. Si les grands pays consommateurs et surtout importateurs (Chine, Inde, Europe…) réduisent leur croissance, le marché énergétique risque de connaître des jours sombres et une chute vertigineuse des prix. Le président américain avait lui-même déclaré qu’il ferait tout pour stabiliser les prix autour de 40 US$ le baril.   

La riposte de l’OPEP+

Du côté de l’offre, tout dépendra de la cohésion des pays membres de l’OPEP+ et du respect des quotas qu’ils se sont fixés. En effet, les intérêts entre les membres ne sont pas toujours convergents, certains plaident pour une baisse des prix pour dominer le marché et d’autres, au contraire, plaident pour des prix rémunérateurs pour satisfaire leurs besoins en ressources financières pour couvrir leurs dépenses budgétaires (Iran, Venezuela, Algérie, Irak, Russie…).

C’est donc un bras de fer entre ces deux tendances qui va se dérouler cette semaine, lors de la réunion extraordinaire des pays membres de l’OPEP+. Un compromis qui satisferait les deux tendances va être trouvé pour maintenir la cohésion du cartel.