Le lobbying auprès des organisations internationales, l’Union européenne (UE) en particulier, est une «ancienne tradition» chez le régime marocain, qui s’appuie sur «un groupe d’amis bien articulé» gravitant autour du Parlement européen (PE) pour son compte moyennant des sommes d’argent et autres cadeaux, selon l’ancien émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, qui s’exprimait sur Democracy Now, une émission américaine d’actualité consacrée au scandale de corruption qui secoue le Parlement européen.
D’après M. Bastagli, il existe en Europe «une sorte de groupe d’amis qui gravite autour du Parlement européen (au profit notamment du Maroc), et ce sont des parlementaires eux-mêmes qui canalisent depuis longtemps les intérêts illicites de leurs sponsors, pour soutenir leurs agendas au sein de l’institution européenne».
Ainsi, ajoute la même source, lorsqu’il s’agit de son agenda, le Maroc a «une longue tradition de présence très offensive, tant dans ses relations bilatérales avec les pays clés que dans les enceintes internationales, telles que l’ONU et l’UE», fait remarquer le diplomate italien. L’ancien envoyé personnel de Kofi Annan précise que dans les domaines économique et commercial, l’effort de lobbying des amis du Maroc est «extrêmement important». Il rappelle que Rabat a tenté à plusieurs reprises d’inclure le territoire occupé du Sahara occidental dans ses accords agricoles et de pêche avec l’UE.
Le Sahara occidental au centre du «Marocgate»
L’intervenant note que dans le cas de la question sahraouie, le lobbying marocain intervient non seulement dans l’UE mais aussi auprès des Nations unies qui considèrent le conflit du Sahara occidental comme une question de décolonisation inachevée. C’est d’ailleurs, dit-il encore, grâce à ces efforts de lobbying et l’appui de membres influents du Conseil de sécurité et l’Espagne aussi, que le Maroc a toujours réussi à empêcher l’ONU de faire respecter son obligation d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
De son côté, la diplomate portugaise à la retraite, Ana Gomes, membre du Parlement européen (2004-2019), qui était également invitée à l’émission, s’est exprimée à propos de l’ONG de défense des droits de l’Homme appelée «Fight Impunity» qui avait été créée par l’ancien député européen Pier Antonio Panzeri, inculpé dans le scandale de corruption qui éclabousse le Parlement européen (PE).
Selon elle, il s’agit d’«un réseau qui fonctionne depuis longtemps au PE» et qui a été mis sur pied par le Maroc. L’intervenante a aussi révélé que «des proches de Panzeri ont été arrêtés parce qu’ils étaient au courant et qu’ils bénéficiaient, depuis longtemps, d’argent envoyé par le Maroc». Elle a témoigné que durant les trois mandats au cours desquels elle a servi au Parlement européen, avec Panzeri dans le même groupe politique, «nous avons eu un certain nombre de différends, spécialement à cause du Sahara occidental». «Pendant tout ce temps, il a essayé de protéger les intérêts du Maroc, empêchant que nous nous concentrions sur les droits de l’Homme au royaume et, bien-sûr, sur les droits humains du peuple du Sahara occidental, notamment le droit à l’autodétermination», a-t-elle dit.
Mme Gomes met en garde enfin sur «les risques sécuritaires extrêmes auxquels l’Europe, en particulier, mais aussi l’Afrique et le monde, sont confrontés en n’aidant pas à régler cette question du Sahara occidental».
Source: Le Quotidien d’Oran.
Alors que Donald Trump promet l’expulsion de quelque 11 millions d’immigrés sans papiers en particulier mexicains, des analystes lui rappellent que 8,3 millions travaillent au sein de l’économie américaine ...
Après deux semaines de discussions intenses prolongées par des négociations de dernière minute, la COP29, tenue dans la capitale azerbaïdjanaise Bakou, a abouti à un ...
La Cour pénale internationale (CPI) a émis, jeudi 21 novembre, des mandats d’arrêt visant le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ancien ministre de ...