« Tant que l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger n’a pas été mis en œuvre, les problèmes auxquels est confronté le Mali perdureront, car le pourrissement de la situation est tel que n’importe qui s’arroge le droit de s’immiscer dans les affaires de ce pays », a souligné le Président Tebboune lors de sa rencontre périodique avec la presse nationale, diffusée dimanche sur les chaînes de télévision et les stations radio nationales.
Après avoir souligné l’importance de l’unité malienne, le président de la République a exprimé la disponibilité de l’Algérie à apporter son assistance matérielle et organiser des rencontres en Algérie ou au Mali entre belligérants maliens, rappelant que la volonté dont fait preuve l’Algérie à ce sujet, fait défaut pour bien d’autres pays.
« A chaque fois que nous tentons de rassembler les frères dans un pays donné, certaines parties s’ingèrent (…), l’Algérie est enviée pour son rôle », a-t-il ajouté, affirmant que l’Algérie « traite avec les Etats africains de bonne foi et avec sincérité pour régler les problèmes ».
Après avoir reconnu l’existence du terrorisme au Mali, le président Tebboune a indiqué que ce terrorisme « est provoqué, en partie, pour des raisons stratégiques qui poussent d’autres pays à le nourrir ».
Le président de la République a appelé les Maliens, notamment les dirigeants maliens, à « se conformer à la Légalité, redonner la parole au peuple, organiser des élections, retourner à la Constitution et à ne pas laisser les circonstances politiques exceptionnelles actuelles perdurer », mettant en garde contre le fait que leur pays « est convoité par d’autres pays ».
Les dossiers des ressortissants algériens agressés à Gao (Mali) et des diplomates kidnappés dont deux avaient trouvé la mort ne sont pas encore classés, a martelé le Président Tebboune, soulignant que les auteurs devront répondre de leurs actes.
« Les auteurs seront condamnés. Nous avons une idée de qui serait derrière l’attaque ciblant les Algériens à Gao », a assuré le Président Tebboune, rappelant que « les enquêtes sont en cours et nos soupçons sont confirmés », a-t-il ajouté.
Concernant le dossier libyen, le Président de la République a affirmé que l’Algérie soutient la partie légitime en Libye et les décisions du Conseil de sécurité. « Nous sommes pour la légitimité et en faveur des résolutions du Conseil de sécurité. Nous soutenons l’initiative d’unification des rangs des frères libyens ainsi que la solution interlibyenne loin de toute ingérence », a expliqué le Président de la République, mettant l’accent sur la nécessité « d’organiser des élections, étant la seule solution légitime ».
L’Algérie appelle, depuis deux ans, à l’organisation d’élections en Libye, d’où « la constitution du gouvernement de M. Abdelhamid Debeibah et du Conseil présidentiel, présidé par M. Mohamed al-Manfi », a-t-il mis en avant.
L’Algérie n’intervient pas dans les affaires internes des Libyens, a relevé le Président de la République, ajoutant que Sonatrach avait gelé ses activités en Libye dans l’objectif de « laisser le temps aux Libyens de règler leurs problèmes et maintenant, ce sont les les frères Libyens eux-mêmes qui insistent pour que Sonatrach revienne en Libye ».
APS.