Sur invitation de la présidente du Conseil italien, G. Melloni, le Président A. Tebboune est arrivé en Italie pour participer au Sommet du G7 qui se tiendra en Italie du 13 au 15 juin 2024 à Bari (voir notre article du juin 2024, relatif à cette question). La présence des principaux pays les plus industrialisés (USA, Canada, Japon, France, Royaume-Uni, l’Allemagne) à ce sommet montre l’importance que ces pays ont vis-à-vis de l’Algérie. Les pourparlers officiels mais surtout officieux auront une importance capitale sur les dossiers brûlants et notamment pour le bassin méditerranéen, l’Afrique subsaharienne, les tensions en Europe orientale et au Moyen-Orient.
La rencontre avec le président E. Macron.
Nul doute que la rencontre avec le président français va être capitale pour la préparation de la visite d’état que doit effectuer A. Tebboune à Paris en septembre ou octobre 2024 (la date sera peut-être fixée après cette rencontre ?). Les dossiers brûlants et autres contentieux seront examinés dans le détail, de manière à garantir le succès de ce déplacement. Il faut rappeler qu’À. Tebboune est le troisième président algérien à fouler le sol français depuis l’indépendance après C. Bendjedid et A. Bouteflika, alors que plusieurs présidents français (V. Giscard d’Estaing, F. Mitterrand, J. Chirac, N. Sarkozy, F. Hollande, E. Macron) ont été du voyage en Algérie et pour certains, à plusieurs reprises.
D’où l’importance que revêt cette rencontre en terre italienne entre les présidents algériens et français, en cette période durant laquelle les partis extrémistes et racistes européens s’apprêtent à prendre le pouvoir dans tous les pays pratiquement. Il faut ajouter à cela une éventuelle rencontre avec son homologue américain J. Biden qui a été reçu à la Maison-Blanche A. Sellal (incarcéré depuis) en avril 2023 et depuis aucune rencontre de ce niveau n’a été enregistrée.
La confrontation ou la coopération entre le G7 et les BRICS + ?
Le sommet du G7 aura à proposer un dialogue avec le Sud global incarné par les BRICS + même si les représentants de ces derniers ne sont pas présents, ce qui donne une importance particulière à la présence du président A. Tebboune à ce sommet. En effet, notre pays peut jouer un rôle de courroie de transmission entre les deux blocs, (une fois membre des BRICS+) qui se dessinent, de manière à proposer la coopération plutôt que la confrontation, dans la gestion des relations internationales.
Le président français a même émis le vœu d’être membre des BRICS + à un moment donné mais la position belliqueuse et extrémiste de la France sur la guerre en Ukraine l’exclut définitivement aujourd’hui. Le multilatéralisme doit remplacer l’hégémonisme occidental qui a régné en maître depuis la seconde guerre mondiale. Le dialogue et la coopération doivent prendre la place de l’unilatéralisme qui crée les conflits militaires et aggrave les escalades qui peuvent conduire à une guerre nucléaire avec pour conséquence la destruction de l’humanité toute entière.
Les défis planétaires et leur prise en charge.
Les défis qui menacent notre planète sont variés et multiples comme le défis réchauffement climatique avec son impact sur les pays les plus vulnérables, les problèmes des migrations, la gestion de l’énergie, la suffisance alimentaire, le problème de l’eau, les pandémies… ce qui accroît la déstabilisation et les tensions au niveau international.
Aucun pays au monde ne peut seul prendre en charge tous ces défis, ce qui implique une interdépendance dans les actions, une collaboration multilatérale, un partage équitable des missions et des charges, un financement multilatéral suffisant. Ces thèmes et d’autres seront certainement évoqués lors de ce sommet et le communiqué commun, sanctionnant la rencontre, devra trouver un consensus diplomatique pour à la fois réaffirmer les « principes civilisationnels » mais également laisser des portes ouvertes de dialogue pour réduire l’escalade des tensions.
Les élections américaines s’invitent au G7.
Pour J. Biden, ce sommet du G7 est le dernier avant les élections présidentielles de novembre 2024, dans son pays et il compte bien en tirer profit pour sa campagne électorale contre D. Trump. En effet, entre une politique isolationniste, affichée par ce dernier et celle atlantiste voire otaniste du premier, il est clair qu’il y a là un débat contradictoire qui va compter en termes de voies pour chaque camp ! Des slogans comme « America first » ou « let America great again » vont peser de tout leur poids dans le décompte final, le 5 novembre prochain.
L’allocution de J. Biden à ce sommet sera scrutée par les européens mais également par les américains des deux camps. Son appui inconditionnel à l’Ukraine comme à Israël, sera déterminant. Le sommet du G7 devrait rassurer tous les participants dans une étroite marge de manœuvre et tout sera fait pour montrer voire démontrer une cohésion minimale.
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