« Je crois qu’il est temps pour la France, qui a un très grand rôle à jouer dans le dossier sahraoui, et pour l’Espagne, qui est toujours la puissance administrante du Sahara occidental aux yeux des Nations unies, de jouer le rôle qui leur revient en ramenant le Maroc à la table des négociations mais surtout en faisant en sorte que le Maroc sorte de cette guerre d’agression contre un pays voisin, la République sahraouie », a indiqué le chef de la diplomatie sahraoui, dans un entretien à la chaîne d’information France 24.
Selon lui, la « complicité » de certains pays avec le Maroc va malheureusement faire du mal aussi bien à ce pays qu’à se s amis.
« Je crois qu’être un bon ami du Maroc, comme l’est la France, c’est de le faire sortir de cette guerre. Hassan II était un homme intelligent, il a fait la guerre mais quand il a vu que cela ne marchait pas, il a fait machine arrière et a accepté le référendum d’autodétermination. Mohamed VI a continué la guerre, a renié les engagements pris par le Maroc durant le règne de son père », a-t-il soutenu.
Le chef de la diplomatie sahraouie a souligné qu’il y avait un espoir de solution négociée sur la base de ce que prévoient l’Union africaine (UA) et les Nations unies. Il fera remarquer que pour le Conseil de paix et de la sécurité (CPS) de l’UA, les deux pays membres de l’organisation actuellement en conflit doivent négocier pour arriver à une solution pacifique sur la base des principes de la Charte de l’UA, à savoir le respect des frontières héritées de l’époque coloniale et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.
« C’est ce que disent les Nations unies d’une autre façon » en expliquant que « la paix doit passer par l’exercice du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination », a-t-il précisé.
Concernant la récente hospitalisation, en Espagne, du président sahraoui, le ministre des Affaires étrangères a assuré que Brahim Ghali était entré en territoire espagnol avec un passeport diplomatique et non sous une fausse identité comme a voulu le faire croire le Maroc.
D’autre part, le ministre sahraoui a rappelé que l’administration Biden n’a pas confirmé la proclamation faite en décembre dernier par l’ancien président américain, Donald Trump, qui avait reconnu la prétendue souveraineté marocaine sur les territoires sahraouis. Il a signalé que cette proclamation a été largement critiquée aux Etats-Unis et qu’elle contredisait clairement les résolutions des Nations unies et le droit international en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui.
aps