Dans un édito antérieur, j’avais fait le récit de l’aventure du projet Fiat (Fabbrica Italiana Automobili Torino), de la compagnie italienne de construction mécanique et les différentes péripéties que le projet de Tiaret avait connu, jusqu’à son abandon durant des années, après avoir englouti des milliards de DA et sa reprise dans le cadre d’une coopération entre le MDN et la marque allemande Mercédès, pour la construction de véhicules particuliers pour les besoins notamment de l’ANP. La décision de construire une industrie automobile avec le partenaire italien est un coup de tonnerre, dans le ciel radieux de notre pays et également dans celui des autres pays constructeurs de véhicules qui avaient l’ambition de prendre ce marché captif avec une volonté de vendre des voitures plutôt que de les construire en Algérie. Quarante ans après, c’est le même scénario qui se répète, l’Italie et la France sont en concurrence directe sur notre marché solvable fabuleux et encore une fois l’Algérie choisie l’Italie, en premier ! Quelques explications sont donc nécessaires pour tenter de comprendre cette décision, éminemment politique et pour cela faire, un retour en arrière s’impose.
Dès les années 2000, le pouvoir de l’époque avait émis le vœu de confier à la marque française Renault la construction d’une industrie automobile de taille respectable (300.000 véhicules/an en rythme de croisière), ce qui a immédiatement déclenché une contre proposition de notre voisin marocain qui envisageait de construire le même projet. S’en est suivi, une longue période négociations très dures, avec les deux pays, à l’issues des quelles la France (l’état français est actionnaire de Renault) a choisi le Maroc, tout en promettant à l’Algérie de construire une usine de montage (de 20.000 véhicules) à l’Ouest du pays, pour nous « faire passer la pilule ». La frustration, côté algérien, fut à la hauteur de l’évènement et s’en est suivie une politique anarchique d’importation déguisée, via de faux constructeurs et concessionnaires qui a ruiné notre pays et organisé un pillage de devises sans précédent, l’usine de montage de Renault a activé « le temps d’une chanson » et puis fermé ses portes. Ce camouflé restera gravé dans les archives de la longue histoire tumultueuse algéro-française et va inaugurer une période de méfiance durable entre nos deux pays. Certes, la France, via Renault, va avancer des raisons techniques fallacieuses pour justifier son choix, alors que tout le monde savait que le marché marocain ne pouvait absorber sa production et que les exportations visaient ostensiblement le marché…algérien, ce qui était sans compter sur l’esprit de « vengeance » du pouvoir algérien, qui a tôt fait d’interdire non officiellement, les véhicules Renault et leurs pièces détachées « made in Morocco » !
La décision actuelle de choisir le 4ème groupe automobile mondial Stellantis (dont Fiat), comme premier partenaire, pour la construction d’une usine automobile, est donc une réponse, à titre posthume, du choix français des années 2000, bien que la porte ne soit pas fermée aux autres constructeurs internationaux de véhicules automobiles et notamment français et asiatiques. Le choix du site du projet à Tafraoui (Oran), près d’un port, va éviter de récidiver l’erreur antérieur du choix de Bouchekouf (Tiaret), qui a fait capoter le projet Fatia et présente des avantages en terme de main d’œuvre, de plateforme et d’infrastructures et d’environnement. Le projet prévoit le développement d’activité industrielle, de service après-vente et de sous-traitance, pour la production de véhicules utilitaires et de tourisme dès la fin de l’année 2023, sans que le taux d’intégration de soit divulgué expressément, dans un planning strict, il est certain qu’il a fait l’objet de négociations intenses entre les nouveaux partenaires. Le moteur thermique est privilégié dans une première étape, il n’est pas exclu que le moteur électrique puisse être intégré au projet dans une future étape avec les filiales du groupe. Il faut donc souhaiter que ce projet aboutisse dans les délais fixés et que toutes les décisions administratives et réglementaires aient été obtenues préalablement, personne ne comprendrait un nouvel échec pour ce projet, sauf à considérer qu’il s’agirait d’un sabotage fomenté de l’intérieur et de l’extérieur.
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