« (…), je vous réitère l’engagement infaillible de l’Algérie à œuvrer aux côtés de ses partenaires pour faire face aux défis sécuritaires que connait la communauté internationale, notamment dans la région maghrébine et sahélo-saharienne, et ce, à travers le développement des mécanismes de coopération requis, dans le cadre du respect de la légalité internationale », a affirmé le général de corps d’armée Saïd Chanegriha dans une allocution prononcée au deuxième jour de la 9e Conférence sur la sécurité internationale, organisée par la Fédération de Russie.
Au début de son intervention, le général de corps d’armée Saïd Chanegriha a constaté que « laconjoncture internationale et régionale connait des « changements géostratégiques compliqués et multidimensionnels, desquels résultent des défis et menaces nouvelles touchant à la sécurité et la paix dans notre espace régional ».
« En effet et en dépit de l’atténuation de l’ampleur des menaces et des risques des conflits armés entre des acteurs gouvernementaux classiques, il est clair que les menaces actuelles sont devenues transfrontalières et souvent en relation avec des acteurs non-gouvernementaux. Vous partagez avec moi, sans l’ombre d’un doute, le constat que cette menace est devenue diffuse, multiforme et plus féroce », a-t-il développé.
« Ce constat s’applique également au continent africain en général et à l’espace sahélo-saharien et maghrébin en particulier où cette région souffre, réellement, des affres du terrorisme, du trafic d’armes, du narcotrafic, de la traite des êtres humains, de menaces cybernétiques et d’autres crimes organisés transfrontaliers », a relevé le général de corps d’armée Saïd Chanegriha.
Parmi les autres défis, il a cité en outre « les répercussions des changements climatiques palpables à travers des périodes climatiques sévères, les tensions issues de la rareté de l’eau, les dangers de la famine, et les flux sans précédent des immigrants, liés à ces perturbations climatiques ».
Le général de corps d’armée a rappelé certains facteurs à l’origine de déstabilisation dans le monde en général et dans la région en particulier, « à l’instar des risques épidémiologiques, les conflits tribaux, l’exode des populations en fuite des zones de violence, en sus de la pauvreté dont souffrent les populations de cette région, ce qui a exacerbé la crise sécuritaire caractérisant cette région », a-t-il noté.
« Cette situation sécuritaire détériorée s’est davantage aggravée à cause de l’incapacité de certains pays à faire face avec efficacité à ces menaces qui se propagent encore à travers le continent africain, présageant l’imminence de grands risques sécuritaires pour les peuples africains », a-t-il mis en garde.
Le général de corps d’armée a prévenu que « cette dimension sécuritaire hypothéquera, à court et moyen termes, les opportunités de développement dans le continent, et ouvrira la voie à des ingérences étrangères, sous prétexte d’éventuels efforts pour rétablir l’ordre dans les zones frappées par la violence, ce qui survient souvent d’une manière purement anticipée ».
Abordant la question du Sahara occidental, « dernière colonie en Afrique et dont le peuple aspire à exercer librement son droit à l’autodétermination », le général de corps d’armée Saïd Chanegriha a mis l’accent sur l’impératif, pour l’ONU, de prendre ses responsabilités afin de résoudre ce conflit qui date de longues années.
« A ce contexte sécuritaire qui marque la région maghrébine et sahélo-saharienne, s’ajoute le conflit armée au Sahara occidental, et ce, à l’issue de la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu le 13 novembre 2020 », a-t-il rappelé.
Il a observé à ce propos que « le blocage enregistré dans la résolution de ce conflit conformément aux résolutions de l’ONU et la tergiversation de certains pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies au sujet de la désignation d’un représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, ont contribué à la reprise des combats entre la République arabe sahraouie démocratique et le Maroc ».
« Le Sahara occidental constitue la dernière colonie en Afrique et son peuple aspire à exercer librement son droit à l’autodétermination. A ce titre, j’ai à maintes fois souligné que les agissements du colonisateur visant à annexer avec force les territoires sahraouis, tout en faisant fi du concept de respect des droits de l’homme dans les territoires occupés, sont incompatibles avec la Charte de l’ONU et l’Acte constitutif de l’Union africaine dont la République arabe sahraouie démocratique est un membre fondateur », a-t-il affirmé.
« Cette situation inquiétante marquée par la recrudescence militaire et les ingérences étrangères pourrait attiser les tensions dans l’ensemble de la région », a-t-il ajouté, estimant que »ce constat très alarmant pour la sécurité et la paix, exige de la communauté internationale de prendre ses responsabilités en respectant strictement les dispositions du droit international dans la résolution de cette crise ».
Il a considéré dans ce cadre qu’il était devenu « nécessaire de conjuguer les efforts de la communauté internationale pour assoir la sécurité et la stabilité dans les différentes régions du monde, mettant en valeur la disposition de l’Algérie à coopérer avec ses partenaires afin de faire face aux différents défis ».
« Partant de ce constat, il est devenu nécessaire de conjuguer les efforts et d’adopter des ripostes communes aux défis afin d’assurer la sécurité, la stabilité et le bien-être dans la région. Il nous incombe également comme priorité de lutter, sans répit, contre la menace terroriste et les crimes transfrontaliers, notamment le trafic de drogues, tout en renforçant la bonne gouvernance et la vocation institutionnelle des Etats dans la promotion de la triade de la sécurité, la paix et le développement », a-t-il conclu.
aps