Les Croates votaient dimanche en pleine résurgence du coronavirus lors de législatives compliquées pour les conservateurs sortants, qui affrontent une coalition de centre-gauche avec en embuscade un chanteur populiste.
Le scrutin est annoncé comme extrêmement serré et des tractations délicates sont vraisemblables entre les partis politiques pour former un gouvernement de coalition qui aura la lourde tâche d’affronter les conséquences économiques de la pandémie.
Ni le HDZ du Premier ministre Andrej Plenkovic ni la coalition « Restart » emmenée par les sociaux-démocrates (SDP) de Davor Bernardic ne semblent pouvoir remporter la majorité absolue des 151 sièges de députés, d’après les sondages.
Le « Mouvement patriotique » de Miroslav Skoro, chanteur populaire et populiste, pourrait ainsi se retrouver en position d’arbitre.
Les incertitudes sur l’avenir dominent alors que l’économie croate, ultra dépendante du tourisme, devrait reculer de près de 10%, la pire contraction depuis des décennies.
« Le vainqueur sera confronté à de gros problèmes économiques à l’automne. Ca ne va pas être facile », explique à l’AFP Igor Ivic, économiste de 49 ans.
– Stabilité ou changement? –
Andrej Plenkovic, 50 ans, espère que les temps moroses qui s’annoncent inciteront les électeurs à rester fidèles à un parti au pouvoir depuis 2016.
« Il faut faire des choix sérieux et non du charlatanisme », déclare le Premier ministre. « La Croatie n’a pas besoin d’expérimentations comme avec Bernardic ou Skoro ».
Le parti au pouvoir a aussi mis en avant sa maîtrise relative de la crise sanitaire. Avec environ 110 morts et 3.000 contaminés, ce pays des Balkans membre de l’Union européenne a évité les scénarios explosifs vus ailleurs.
Mais depuis deux semaines, après des bilans quasi nuls voire nuls, quelques dizaines de contaminations sont recensées quotidiennement comme au pic initial.
Davor Bernardic, 40 ans, a accusé le gouvernement d’avoir « délibérément mis la Croatie en danger » en décidant de tenir les élections pendant la pandémie.
Mais en glissant son bulletin dans l’urne, Andrej Plenkovic a défendu cette décision. Il valait mieux tenir le scrutin « au plus tôt » car les experts prévoient que la situation sanitaire pourrait être « plus dangereuse à l’automne ».
L’opposition a également saisi l’occasion d’une série de scandales impliquant le HDZ pour dénoncer « la voie de la corruption ». « Nous proposons des changements clairs pour un nouveau départ pour la Croatie », a déclaré le social-démocrate en votant.
Miroslav Skoro, qui pourrait séduire l’aile droite du parti conservateur déçue par les politiques modérées d’Andrej Plenkovic, affirme lui aussi être « le seul garant du changement ».
Le chanteur de 57 ans, qui avait raflé 20% des voix à la dernière présidentielle, renvoie dos à dos le SDP et le HDZ, « garantie d’une mauvaise gouvernance ».
Le parti conservateur, et dans une moindre mesure le SDP, dominent la vie politique croate depuis l’indépendance en 1991.
– Émigration massive –
Une enquête publiée vendredi par Nova TV met les conservateurs et le centre gauche au coude à coude, avec respectivement 52 et 51 sièges. En troisième position, figure le « Mouvement patriotique » crédité de 18 sièges, suivi par le parti ultra-conservateur Most (pont) et Mozemo (On peut le faire!) une coalition réunissant les verts et des partis de gauche, avec neuf et six sièges.
D’après les analystes, le HDZ pourrait n’avoir d’autre choix que de s’allier avec Miroslav Skoro s’il veut former le prochain gouvernement.
Il est peu vraisemblable que le SDP envisage une coalition avec le candidat nationaliste, qu’il accuse de remarques sexistes et de nostalgie pour le passé oustachi pro-nazi de la Croatie.
En attendant, de nombreux Croates veulent que les choses bougent dans un pays qui subit une émigration massive due aux salaires modestes et à la corruption.
« Ces élections sont très importantes », assure Branka Tekavec, enseignante retraitée de 76 ans. « Beaucoup de choses doivent changer. On ne se focalise pas assez sur les Croates qui partent, sur le chômage et la faiblesse des salaires des jeunes ».
Environ 3,8 millions d’électeurs sont appelés à voter. La participation s’établissait à 34% deux heures et demie avant la fin du vote, en recul de trois points comparé aux législatives de 2016. Les résultats sont attendus tard dans la soirée.
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