L’Algérie ne peut revenir à elle- même que si les faux privilèges sont bannis et les critères de compétences, de loyauté et d’innovation sont instaurés comme passerelles de la réussite et de la promotion sociale. Ainsi, s’impose la moralisation de la société du fait que la bureaucratie et la corruption accentuent le divorce Etat-citoyens et constituent un frein à l’investissement national ou international créateur de valeur ajoutée. Cette présente contribution est une synthèse de toutes les directions d’audits que j’ai eu l’honneur de diriger entre 10974 à 2023
-Audit sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul auteur de 20 ouvrages et 700 contributions nationales/internationales : bilan de Sonatrach et politique énergétique 7 volumes 1974/1976- même sujet MEM 2006 assisté du bureau américain Ernst & Young –7 volumes et en 2015 assisté d’experts nationaux et cadres de Sonatrach sur la transition énergétique – Bilan du processus d’industrialisation 1965/1978 Ministère Industrie- Energie assisté –Alger – 6 volumes – direction audit sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul « réformes et place du secteur privé au sein de l’économie nationale 1979 ,8 vol MEM Alger –direction audit sur les surfacturations et le coût du BTPH en tant que directeur général des études économiques à la Cour des comptes 1980/1983 –direction audit sur l’optimisation des moyens de la DGSN cabinet DGSN 1997- audit sur la revalorisation des salaire présidence de la république 2009 6 volumes –quatre audits sur l’évaluation du bilan des entreprises publiques en tant que président du conseil national des privatisations 1996/1999 Ouvrage collectif sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul « Les enjeux de l’Algérie : réformes et démocratie » 2 volumes Casbah Édition Alger- 2005 (520 pages) -Interview du Pr Abderrahmane Mebtoul- à Afrik Économie Paris décembre 2018 « réformes en Algérie, pour un large front social anti -crise » –A. Mebtoul -Le poids de la sphère informelle produit de la bureaucratie et les enjeux géostratégiques Institut Français des Relations Internationales IFRI décembre 2013 réactualisé dans la revue stratégie IMDEP Ministère de la défense nationale octobre 2019- -American Herald Tribune-USA- « Prof. Abderrahmane Mebtoul: Any Destabilization of Algeria would have Geo-strategic Repercussions on all the Mediterranean and African Space 28 décembre 2016 » – Dr. Abderrahmane Mebtoul: « Algeria Still Faces Significant Challenges 11 août 2016 » – « Prof. Abderrahmane Mebtoul: “The Widespread Financial Scandals Affecting most Sectors of National Activity Threaten the Foundations of the Algerian Stat »-19 octobre 2019 -AfricaPress Paris: 23 juillet 2019- conférences 2019/ 2023-Ecole supérieure de Guerre/MDN , à l’Etat-major de la gendarmerie nationale/MDN sur les trafics aux frontières –invitation ambassade USA et de l’Union européenne « Impact de la crise politique et économique mondiale, cours des hydrocarbures sur l’économie-différentes conférences à Bruxelles, parlement européen Washington et à Paris
1.-. Tout projet de société étant porté forcément par des forces politiques, sociales et économiques, les réformes étant fonction des rapports de force au niveau de la société et non au sein de laboratoires de bureaucrates déconnectés de la société. C’est pourquoi, il faut insister sur l’effort d’une information de vérité, accessible à toute la population, pour montrer l’opérationnalité de l’action gouvernementale au profit des générations présentes et futures. Le défi 2023/2030 pour l’Algérie est la refondation de l’Etat passant renvoyant à un nouveau mode de gouvernance dont le fondement est la liberté au sens large pour une société participative et citoyenne, impliquant une réelle décentralisation autour de grands pôles régionaux. Les responsables algériens s’adapteront –ils à ce nouveau monde dynamique en perpétuel mouvement, n’existant pas de modèle statique, par une nouvelle politique économique tenant compte des nouvelles filières mondiales. L’action gouvernementale doit définir clairement les objectifs stratégiques: comment se pose le problème ; -quelles sont les contraintes externes (engagements internationaux de l’Algérie); quels sont les contraintes socio-économiques, financières et techniques internes; quels sont les choix techniquement possibles et les ensembles de choix cohérents et quelles sont les conséquences probables de ces choix, quelles méthodes de travail choisir qui permettent de déterminer les paramètres (moyen et long terme) et les variables (court terme) dont dépend un système complexe. Après avoir décomposé la difficulté en éléments simples, il convient de se poser des questions et apporter des réponses opérationnelles, loin des théories abstraites, réalisations physiques et plan de financement sur chacun des éléments : Quoi ? Qui ? Où? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? Comment faire ? L’on devra distinguer dans la hiérarchisation les projets capitalistiques dont le seuil de rentabilité, si le projet est lancé en 2023, ne sera rentables qu’à l’ horizon 2028/2030 des projets hautement capitalistiques, donc au bout de cinq à sept années et pour les projets faiblement capitalistiques (PMI/PME) au bout de 2/3 années- C’est dans ce cadre qu’est intéressante les propositions de Jacques Attali sur les industries d’avenir qu’il nomme les industries de la vie: la santé, l’alimentation, l’écologie, l’hygiène, l’éducation, la recherche, l’innovation, la sécurité, le commerce, l’information, la culture; et bien d’autres, ces segments étant capables d’augmenter leur productivité, et donc d’améliorer sans cesse leur capacité de satisfaire la demande sociale nouvelle, fonction de nouveaux comportements. C’est donc en mettant tous les efforts sur les travailleurs et les industries de la vie qu’on sauvera les nations, les civilisations, et l’économie.
2.- Devant relancer la sphère réelle, afin de réduire le taux de chômage (14/15% ) et le taux d’inflation,(9/10%) en 2022, l’Algérie possède des marges de manœuvres Sur le plan macro-financier, la dette publique totale globale est estimée en 2022 à 63% du PIB mais selon le FMI l’Algérie est le pays Arabe le moins endetté en 2023 , son taux d’endettement extérieur étant de 1.6% par rapport à son PIB avec des réserves de change qui ont évolué de- 2013 à 194,0 milliards de dollars, à 60 milliards de dollars en 2022 et se situerait entre 82/85 milliards de dollars fin 2023. Mais ce cadre financier dépendant de la rente des hydrocarbures est éphémère sans de profondes réformes structurelles où l’action en faveur des réformes est globalement formée de cinq segments qui fondent le processus opérationnel de mise en œuvre: l’administration qui constitue la cheville ouvrière par son importance stratégique,-la société civile/syndicats, les citoyens dans leur diversité, les partis politiques et les opérateurs publics et privés. C’est une entreprise d’envergure consistant principalement à réorganiser: premièrement, le champ des partis politiques qui ont de moins en moins d’audience auprès de la société ainsi que la réforme des institutions centrales et locales impliquant la débureaucratisation, la numérisation étant un des solutions, et une réelle décentralisation autour de grands pôles économiques régionaux; deuxièmement, le système information avec la numérisation qui en ce XXIème siècle n’est plus le quatrième pouvoir mais le cœur du pouvoir même; troisièmement, réorganiser le mouvement syndical et associatif dont la promotion de la femme signe de la vitalité de toute société; quatrièmement, la réforme de la justice par l’application et l’adaptation du Droit tant par rapport aux mutations internes que du droit international; cinquièmement, adapter le système éducatif, centre d’élaboration et de diffusion de la culture et de l’idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays où la déperdition du primaire au secondaire et la baisse du niveau devient alarmant; sixièmement la réforme du foncier agricole et industriel, du secteur de l’énergie avec le primat à l’efficacité énergétique et un nouveau modèle de consommation,, dont un nouveau management stratégique de Sonatrach, lieu de production de la rente pour plus de transparence dans sa gestion; septièmement, la réforme du système financier qui est un préalable essentiel à la relance de l’investissement public, privé national et étranger, les banques publiques et privées étant au cœur d’importants enjeux de pouvoir entre les partisans de l’ouverture et ceux de préservation des intérêts de la rente.
En conclusion, pour réussir les réformes, l’Algérie a besoin de nouvelles intermédiations politiques, sociales, culturelles et économiques, loin des aléas de la rente, afin d ‘éviter un affrontement direct forces de sécurité citoyens en cas de malaise social. Un regard critique et juste doit être posé sur la situation de l’Algérie , sur ce qui a déjà été accompli de 1963 à 2023, et de ce qu’il s’agit d’accomplir entre 2023/2030 au profit exclusif d’une patrie qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d’une même ambition et d’une même espérance, la sécurité nationale et le développement économique et social du pays.
Dr. Abderrahmane MEBTOUL
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