Les déterminants principaux du cours de l’énergie à court terme sont la croissance de l’économie mondiale et les des actions de l’OPEP+ qui ont permis un cours élevé durant les mois d’août et septembre 2023, mais à moyen terme 2025/2030 les déterminants sera le nouveau modèle de consommation énergétique axé sur les énergies renouvelables et l’hydrogène vert afin de parer au réchauffement climatique qui risque de bouleverser l’humanité ( débat LCP chaine parlementaire – Paris-29 octobre 2022 intervention du Pr A Mebtoul -disponible YouTube
1.-Sitation, du marché pétrolier au mois de septembre 2023
Le cours du pétrole a coté le 17 septembre 2023 à 94,27 dollars le Brent et le Wit à 91,20 dollars et le cours du gaz sur le marché libre fluctue entre 35/50 dollars le mégawatheure . A court terme , l’AIE prévoit pour le quatrième semestre 2023 une pénurie de l’offre après l’annonce des coupes dans les productions et exportations russes et saoudiennes dont les capacités pour chacun de ces deux pays dépassent 11/12 millions de barils par jour soit plus 20% de la production mondiale .En dehors des USA qui pour ‘instant sont le premier producteur mondial grâce au pétrole de schiste plus de 12 millions de barils/j, non concerné par les réductions, l’Arabie saoudite va continuer de réduire sa production de 1 million de barils par jour (bpj) pour la période d’octobre à décembre 2023, la production du royaume pour les mois d’octobre, de novembre et de décembre 2023 sera d’environ neuf millions de bpj selon son ministère de l’Énergie et la Russie a annoncé elle aussi, sa décision de maintenir la réduction de ses exportations de pétrole de 300 000 barils par jour jusqu’à la fin de l’année 2023.(notre interview El Khabar 14/09/2023) Rappelons que les treize membres de l’OPEP sont l’Algérie, l’Angola, l’Arabie saoudite, le Congo, les Émirats arabes unis, le Gabon, la Guinée équatoriale, l’Iran, l’Irak, le Koweït, Libye, le Nigeria et le Venezuela Les 10 autres pays membres de l’OPEP+ sont l’Azerbaïdjan, le Bahreïn, le Brunéi, le Kazakhstan, la Malaisie, le Mexique, Oman , le Soudan , le Soudan Sud et la Russie principal acteur . Selon l’Agence internationale de l’Énergie, l’OPEP représente 34% de la production mondiale et l’OPEP+ compte pour environ 51% de la production mondiale de pétrole en 2020 et les décisions de ces organisations ont un impact considérable sur le marché pétrolier mondial. Le cours du pétrole le 15 septembre 2023 a été de 93,84 dollars le Brent ( 87,92 euros) et le Wit 90,73 dollars ( 85,00 euros soutenu par les bons indicateurs économiques de la Chine . L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2023 qui s’achemine vers son niveau le plus élevé jamais enregistré pour atteindre 102,2 millions de barils par jour, même estimation de l’OPEP qui maintient sa prévision de croissance de la demande mondiale avec une augmentation de 2,4 millions de barils par jour, pour atteindre une moyenne de 102 mb/j, (contre 99,57 mb/j en 2022)
2. Les neuf facteurs qui déterminent le cours de l’énergie fossile
. Premièrement , selon la banque mondiale la croissance mondiale devrait tomber à 2,1 % en 2023. Le durcissement des conditions financières mondiales et la faiblesse de la demande extérieure pèseront sur l’activité des économies émergentes et en développement. La croissance économique des Etats-Unis pour 2023 est désormais prévue à 1,1% tandis que la croissance chinoise devrait atteindre 5,6% Dans la zone euro, la croissance devrait tomber de 3,5 % en 2022 à 0,4 % en 2023, en raison de l’effet différé du durcissement de la politique monétaire et de l’augmentation des prix de l’énergie, pour 2024, la croissance mondiale a été revue à la baisse à 2,4%, contre 2,7% anticipés en janvier 2023 , la BM évoquant les effets persistants des politiques monétaires plus restrictives, qui réduisent notamment les investissements commerciaux et résidentiels. L’élément central donc de la détermination du prix du pétrole est la croissance de l’économie mondiale , notamment de la Chine , Inde, USA et Europe principales locatives de l’économie mondiale. Deuxièmement: la hausse des prix s’explique également par le fait que l’’AIE et prévoit pour le quatrième semestre 2023 une pénurie de l’offre du fait de la faiblesse de l’investissement , pour la première fois les investissements dans les renouvelables en 2022 ayant dépassé ceux des énergies fossiles dont les impacts se feront sentir dans 3 à 5 années. A court terme, la production de pétrole des 13 membres l’Opep qui compte l’Arabie saoudite comme poids lourd, «a diminué de 836.000 barils sur un mois pour atteindre une moyenne de 27,31 millions de barils par jour et surtout l’annonce des coupes dans les productions et exportations russes et saoudiennes dont les capacités pour chacun de ces deux pays dépassent 11/12 millions de barils par jour soit plus 20% de la production mondiale à des coûts compétitifs car on peut découvrir des milliers de gisements sais non rentables en fonction du vecteur prix international En effet, la Russie et l’Arabie saoudite ont continué de réduire leur production de pétrole jusqu’à la fin de 2023, l’Arabie saoudite de 1 million de barils par jour (bpj) pour la période d’octobre à décembre 2023, la production du royaume pour les mois d’octobre, de novembre et de décembre 2023 sera d’environ neuf millions de bpj selon son ministère de l’Énergie et la Russie a annoncé sa décision de maintenir la réduction de ses exportations de pétrole de 300 000 barils par jour jusqu’à la fin de l’année 2023. Troisièmement, un des plus grand producteur mondial grâce au pétrole et gaz de schiste, sont les USA où du côté de l’offre, nous assistons à une hausse plus rapide que prévu de la production de pétrole (non conventionnel) qui a bouleversé toute la carte énergétique mondiale, étant passé de 5 millions de barils/jour de pétrole plus de 10 millions de barils jour. Les Etats-Unis, importateur par le passé, sont devenus le plus grand producteur de pétrole brut (tenant compte de la consommation intérieure) devant l’Arabie saoudite et la Russie. Selon The Telegraph, les Etats-Unis devraient pénétrer fortement le marché mondial avec des quantités sans précédent de gaz naturel liquéfié (GNL) 30 projets sont en cours de réalisation, grâce au gaz et le pétrole de schiste pesant ainsi sur le marché mondial du GNL. Quatrièmement: L’on doit tenir compte du conflit en Ukraine qui a bouleversé toute la carte énergétique avec la décision du G7 plus l’Australie de plafonner prix du pétrole par voie maritime à 60 dollars le baril et les dérivées à compter de février 2023, ainsi que la décision de la commission européenne de plafonner le prix du gaz à 180 dollars le mégawattheure. Certes, ces plafonnements n’ont de chance de succès que si ces prix se rapprochent de ceux du marché où le 07/09/2023, le cours du gaz sur le marché de gros PEG pour la période Novembre 2023 est de 42.1 €/MWh. Comparé avec le point haut du 22/08/2023 (54.442 €/MWh), cela représente une baisse de 23%. Par rapport au minimum atteint le 06/09/2023, le prix au 07/09/2023 est en hausse de +2% à 42.1€/MWh , en rappelant que cela remet en cause la stratégie expansionniste russe en direction de l’Europe. Avant le conflit en Ukraine , à travers le North Stream et le South Stream la capacité était de plus de 125 milliards de mètres cubes gazeux pour approvisionner l’Europe, plus de 45% avant les tensions et depuis ces canalisations fonctionnent en sous capacités avec l’annulation du North Streal2, la demande européenne a fortement baissé en 2022, plus de 46%, expliquant d’ailleurs les tensions énergétiques en Europe, la Russie se tournant actuellement vers l’Asie dont la Chine et l’Inde à des prix préférentiels avec de nouvelles canalisations dont le projet canalisation Sibérie Chine . Cinquièmement: Il faut prévoir le retour à terme, sur le marché de la Libye, sous réserve d’une stabilisation politique, des réserves de 42 milliards de barils de pétrole et plus de 1500 milliards de mètres cubes gazeux, pour une population ne dépassant pas 6,5 millions d’habitants, pouvant facilement produire plus de 2 millions de barils/jour; l’Irak, pouvant aller vers plus de 7 millions/jour et l’Iran, s’il y a accord sur le nucléaire ayant des réserves de 160 milliards de barils de pétrole lui permettant d’exporter entre 4/5 millions de barils jour, sinon plus et possédant le deuxième réservoir de gaz traditionnel mondial, plus de 35 000 milliards de mètres cubes gazeux, derrière la Russie 45 000 et avant le Qatar 20 000. Sixièmement: Les nouvelles découvertes dans le monde en offshore en Méditerranée orientale (20 000 milliards de mètres cubes gazeux expliquant en partie les tensions au niveau de cette région, et en Afrique dont le Mozambique (plus de 4000 milliards de mètres cubes gazeux) qui pourrait être le troisième réservoir d’or noir en Afrique. Septièmement : Les politiques de la transition énergétique seront déterminantes pour un nouveau modèle de consommation énergétique mondial qui influe sur les prix des hydrocarbures transitionnels. D’ici à 2030/2035, les investissements prévus dans le cadre de la transition énergétique USA/ Chine/Europe/Inde devraient dépasser les 4000 milliards de dollars et les grandes compagnies devraient réorienter progressivement leurs investissements dans ces segments rentables à terme, les industries de la vie pour reprendre l’expression de Jacques Attali. Les USA/Europe représentent actuellement plus de 40% du PIB mondial qui dépasse le seuil des 100.000 milliards de dollars en 2022, pour une population inférieure à un milliard d’habitants. Huitièmement : L’évolution des cotations du dollar et l’euro, toute hausse ou baisse du dollar, pouvant entraîner un écart de 10/15%. Neuvièmement :Les stocks américains et souvent oubliés les stocks chinois.
En conclusion, L’humanité sera confronté à l’avenir au danger dévastateur du réchauffement climatique car si les Chinois, les Indiens et les Africains avaient le même modèle de consommation énergétique, il faudrait cinq fois la planète, d’où l’urgence d’une transition énergétique maitrisée.
Dr.Abderrahmane MEBTOUL
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