Dans une allocution prononcée à l’ouverture des travaux d’une conférence sous le thème « Le fleuve encore ensanglanté aux yeux des Algériens », organisée à l’occasion de la Journée de l’immigration (17 octobre 1961), M. Boughali a précisé que ces événements constituent « un affront de plus pour le colonisateur en ce qu’ils ont mis à nu sa barbarie et la violence et la brutalité qu’il a opposées aux pacifistes sans défense sortis manifester contre les lois iniques privatives de liberté et de dignité ».
« Les manifestants sont sortis pour dénoncer le couvre-feu discriminatoire qui leur a été imposé, appeler à la liberté et rejeter l’esclavage et l’oppression », a-t-il rappelé, soulignant que ces manifestants ont « prouvé au monde que la conscience de la nation ne meurt pas ».
Ces événements sont une autre étape de la longue lutte héroïque du peuple algérien contre l’occupation française abjecte, a-t-il ajouté.
Les héros de ces événements sont « nos enfants qui ont fait parvenir la voix de la glorieuse révolution jusqu’en France », ce qui a permis au monde d’être témoin de « la détermination inébranlable des Algériens épris de liberté et de dignité que ni le massacre ni l’arrestation de milliers de leurs frères n’ont fait plier, et ce, malgré le black-out médiatique et le déni des plaintes des proches des disparus » dans ces manifestations.
« Les partisans du colonialisme n’ont qu’à lire les témoignages des occidentaux qui décrivent le summum de la barbarie », a-t-il indiqué, citant « les historiens britanniques (Jim House) et (Neil MacMaster) qui ont qualifié dans ‘Les Algériens, la terreur d’Etat et la mémoire’, les massacres commis à l’encontre des Algériens, de la plus grande répression d’une manifestation en Europe occidentale de l’époque moderne ».
Il a également rappelé les propos de la rescapée française (Monique Hervo) qui a affirmé avoir vu « comment la police française a ouvert le feu sur les Algériens et jeté leurs corps dans la Seine ».
Le Président de l’APN a également évoqué le témoignage de Said Bektache qui a assuré que les manifestations « se sont transformées en massacres. Les forces de la police française ont attaqué les manifestants à balles réelles et avec des matraques avant de jeter enchaînés dans la Seine ».
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