« L’Algérie possède des collections patrimoniales aussi intéressantes qu’imposantes par leurs motifs, leurs symboles et leurs beauté en mesure de devenir une source d’inspiration aux artistes pour créer des designs modernes dans les différents secteurs », a affirmé la directrice du Musée national de Sétif, Chadia Khalfallah, lors de sa communication portant sur »les collections muséales, source de créativité et de design moderne ».
Elle a, dans ce sens, expliqué que les collections patrimoniales de poteries, de mosaïques, de pièces de monnaie, de bijoux des différentes civilisations qui se sont succédées en Algérie constituent « une source d’inspiration intarissable et un moyen pour se réapproprier, valoriser et promouvoir ce patrimoine immense ».
Mme Khalfallah a ajouté que « la poterie de la région de Tiddis, si raffinée et particulière par ses motifs, la mosaïque riche et rare de Lambèse, Djemila, Sétif, Tipasa, Timgad et Tiddis, les bouches de fontaine en forme de lion de la Kalâa des Béni Hammad si singulières sont autant de marques déposées algériennes que les artisans et artistes peuvent ressusciter dans la céramique, l’architecture, l’habillement, la maroquinerie, les meubles et la joaillerie de fantaisie et autres ».
Rappelant que les grands créateurs et designers arpentent musées et sites archéologiques à travers le monde à la recherche d’idée à exploiter dans leurs domaines, la conférencière a attesté que « la créativité permet de créer une dynamique économique autour de ce patrimoine et de refléter la profondeur de l’identité nationale ».
De son côté, l’attachée de conservation au Parc cultuel Tassil N’Ajjer, Zahra Ilyes, a relevé dans sa communication portant sur « le patrimoine culturel, une alternative économique au parc culturel Tassil N’Ajjer » que les festivals et manifestations cultuels sont autant d’événements autour duquel services et artisanat prospèrent.
Elle a, dans ce sens, relevé que la S’beiba, une pratique ancestrale de la région de Djanet (Illizi), classée patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO est un rendez-vous qui attire un public nombreux et favorise l’évolution des métiers artisanaux et des services et redynamise la région, rappelant que la crise sanitaire du Covid-19 a fortement impacté cette dynamique.
Abordant « La mosquée de Mansourah et le développement durable » , le chef de service inventaire, entretien et restauration du musée public national d’archéologie islamique de Tlemcen, Abdelkader Arab a attesté, pour sa part, que la réhabilitation et l’aménagement de la moquée de Mansourah, a permis à ce lieu de culte, construit au XIVe siècle par les Mérinides de constituer une destination privilégiée des visiteurs de la ville, aussi bien nationaux qu’étrangers.
Rappelant que la mosquée a été réhabilitée dans le cadre des préparatifs de la manifestation « Tlemcen, capitale 2011 de la culture islamique », le conférencier a ajouté que ce site culturel et touristique est désormais inclus dans les circuits touristiques des agences de voyages et dans les programmes de visites des associations de jeunes versées dans le tourisme et la découverte.
Le conférencier, assurant qu’une dynamique a été créée autour d’un site autrefois peu visité, a indiqué qu’en moyenne 6000 touristes se rendent à la mosquée de Mansourah, au cours de leur passage dans cette ville.
Organisée par le Musée public national des arts et des expressions culturelles traditionnelles-Palais Ahmed-Bey de Constantine en partenariat avec le Musée national Cirta, la journée d’étude placée sous le slogan : « La créativité pour la promotion du patrimoine », a également été l’occasion de revisiter l’histoire du Palais des Raïs et son rôle culturel et de débattre du rôle des technologies modernes dans la promotion du patrimoine, au cours de conférences animées par des cadres du secteur culturel.
La 4e édition de la rencontre « Joussour Tawassel Li Tourath Al Haouadir », une manifestation de trois jours, a été ouverte hier dimanche par l’inauguration des trois salles d’exposition permanentes au Palais Ahmed-Bey, consacrées aux bijoux, aux tapis traditionnels et à la dinanderie et des expositions de 12 musées nationaux, mettant en exergue la richesse culturelle de l’Algérie.
Des ateliers pédagogiques dédiés aux enfants sont également au menu de la troisième journée de cette rencontre proposant dessin, jeux instructifs et culturels, et contes, animés par les musées nationaux participants.
APS.