A ce propos, Dr Mohamed Gachour, doyen de la Faculté des Sciences humaines et sociales à l’université Chlef, est revenu dans son intervention intitulée « Du rapport de Vinent-Yves Boutin de 1808 à la campagne militaire française contre la ville d’Alger », sur les conditions internes difficiles que la France vivait du fait du conflit qui existait entre les adeptes de la monarchie qui recouraient à la violence comme moyen d’exercer la politique et les constitutionnalistes.
L’intervenant a démontré que la campagne militaire menée contre l’Algérie « n’était qu’un alibi dissimulant la volonté d’une invasion coloniale », indiquant que le rapport de Vinent-Yves Boutin, l’espion de Napoléon, sur la base duquel le débarquement de Sidi Fredj a été exécuté, prouve « l’intention d’occuper l’Algérie ».
De son côté, Dr Mohamed Darradj de l’université d’Alger 2 a passé en revue les mutations internationales qui ont favorisé l’occupation française, citant notamment « l’émergence de l’Algérie comme puissance de premier plan dans le bassin méditerranéen », laquelle est devenue, a-t-il dit, « une menace pour la France qui a recouru à tous les moyens pour l’envahir ».
La destruction de la flotte algérienne, qui avait soutenu la flotte ottomane contre les marines britannique, française et russe dans la bataille de Navarin, « a fragilisé la marine algérienne devenue incapable de protéger ses côtes ».
Pour Dr. Derradj, l’expédition française n’est que la continuité des croisades.
Intervenant à l’occasion, l’universitaire Sarhouda Yousfi (université d’Annaba), a évoqué la crise entre l’Algérie et la France en passant en revue des correspondances et des rapports archivés au département des manuscrits à la bibliothèque nationale d’El Hamma.
« Il s’agit de correspondances parvenues aux pachas d’Alger de la Porte sublime et d’autres villes de l’Etat ottoman entre 1748 et 1830. La majorité de ces lettres qui remontent à l’époque d’Hussein Pacha, dernier Dey d’Alger, traitent de la crise entre l’Algérie et la France à ce temps-là », a expliqué Mme Yousfi.
La crise entre les deux pays remonte à l’invasion française de l’Italie et de l’Egypte en 1798, ou l’Algérie avait offert une aide financière à la France sous forme de crédits, a-t-elle ajouté.
Les dettes de la France qui importait le blé algérien s’étaient alourdies, a poursuivi la conférencière, rappelant l’affaires des deux bateaux français confisqués et vendus à la ville d’Annaba.
Il y a lieu de noter que l’INESG a arrêté un programme qui s’étalera durant une année dans le cadre des festivités célébrant le 60e anniversaire du recouvrement de l’indépendance. Cent (100) conférences sont prévues au niveau du siège de l’institut et à travers les universités du pays en coordination avec les facultés et les laboratoires d’études en histoire.
APS.