Par Hassan Ouali (*)
Inoxydable. Depuis le siècle dernier, Lounis Ait Menguellet nous conte et nous raconte les époques en ce qu’elles ont de tragique et de glorieux avec une constante lucidité. Il pose un regard critique sans tomber dans le mépris de soi, sans culpabiliser. Il secoue nos consciences, interpelle nos certitudes, interroge nos vérités pour permettre à chacun de nous de se mettre en question de se remettre en cause. Seule possibilité d’avancer. Lounis nous met face à nos propres contradictions, nous ouvre les yeux, avec une douce mélodie, lève le voile sur nos propres démons. Il continue d’accompagner nos existences, souvent malmenées par les épreuves infinies de la vie, qui finalement structurent nos existences.
En entretenant avec lui un lien quasi-mystique c’est vers lui que nous nous tournons à chaque fois que nous-sommes saisi par les profonds questionnements existentiels. Avec lui, nous sortons avec sérénité et assurance de nos dénis confortables. Plus de peur pour nous regarder en face. Nous voyons clairement nos zones sombres, nos failles, nos fragilités, car c’est justement dans ces endroits où habitent aussi nos forces et puissances, notre clairvoyance et lucidité. Avec Lounis, point de fuite en avant, nul bouc émissaire.
Comme pour nous rassurer, Lounis exerce sur nous et sur lui-même une forme de protection divine, lui le prophète du bonheur. Un homme d’exception, un artiste singulier qui sait toujours redonner vie et envie à son peuple à chaque fois qu’il traverse un moment de doute. Il sublime avec une puissante critique, il blâme sans blesser, pour mieux réveiller ce qu’il y a de mieux en nous et conjurer le funeste destin.
Et quand Lounis rencontre son peuple où quand ce dernier va à sa rencontre, c’est pour sceller irrémédiablement une singulière communion. Chaque rendez-vous comme c’est le cas en ce Yennayer hivernal, est un moment d’intenses retrouvailles pour renouveler la confiance et poursuivre ensemble le long chemin entamer depuis longtemps. Un chemin de poésie qui mène vers l’enchantement. Tu n’es pas seulement inoxydable, tu es un beau poème, la plus sublime des chansons. Tu es éternel cher Lounis !
(*) Journaliste
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