Le président tunisien, Kaïs Saïed, avait rejeté le 6 avril dernier les «diktats» du FMI, qui conditionne l’octroi d’un prêt à de brutales réformes économiques et la levée de subventions cruciales pour les produits de première nécessité. «En ce qui concerne le FMI, les diktats provenant de l’étranger et qui ne mènent qu’à davantage d’appauvrissement sont inacceptables», avait-il déclaré pour mettre fin au suspense. Du coup, on imaginait les pires scénarii pour un pays en proie à une crise socio-économique profonde depuis plusieurs années. Les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale se tiennent à Washington et il y a peu d’espoir qu’un accord soit finalisé après que le président tunisien a rejeté les conditions. Mais en Europe, plusieurs dirigeants craignent que la situation n’influe sur le rush migratoire avec l’effondrement de la Tunisie, devenue un axe privilégié de passage vers les côtes européennes. 35 000 personnes ont débarqué en Italie depuis janvier, soit quatre fois plus qu’en 2021 et 2022, pour la même période.
C’est ainsi que le ministre de l’Agriculture Francesco Lollobrigida, beau-frère de la présidente du Conseil Giorgia Meloni, a fait scandale en mettant en garde contre «le remplacement ethnique» des Italiens par les migrants. Aussi, le MAE italien Antonio Tajani a-t-il déclaré, jeudi 13 avril, que le FMI doit commencer à octroyer des financements à Tunis «sans poser de conditions». Et Rome a joint le geste à la parole en annonçant une contribution de plusieurs millions d’euros pour permettre au budget tunisien de respirer. Lui emboîtant le pas, la France a affirmé que la finalisation du prêt de 1,9 milliard de dollars demeure «une priorité», ajoutant que «les autorités tunisiennes savent qu’elles peuvent compter sur le soutien français et européen». Paris parle même de «son soutien sans faille au peuple tunisien» alors que la Tunisie, endettée à environ 80% de son PIB, attend depuis la mi-octobre ce nouveau prêt d’environ 2 milliards de dollars, pour surmonter une grave crise financière. On pensait que les récents évènements politiques allaient accentuer les crispations, Tunis ayant écarté les exigences de restructuration de plus de 100 entreprises publiques et la suppression des subventions de certains produits de base dont les carburants. Si les Etats-Unis se contentent de déplorer «un possible effondrement de l’économie tunisienne», l’Union européenne et notamment les pays membres de la rive méditerranéenne ont, eux, une autre approche, centrée sur la hantise migratoire. La Tunisie liée à l’UE par un accord d’association est en butte à une situation «très compliquée». Le budget tunisien a cruellement besoin de 1,8 milliard de dollars pour combler le déficit et la réaction du président Saïed a paru, au regard de nombreux «observateurs», une décision extrême.
Or, même si le FMI consent au prêt supposé, le premier décaissement ne se fera qu’à hauteur de presque 500 millions d’euros, c’est-à-dire très loin des besoins réels du gouvernement. Une raison nécessaire et suffisante pour expliquer l’inquiétude des pays européens et leur «volonté» d’apporter un appui additionnel au budget de l’État tunisien, si critiqué mais ô combien indispensable par sa stabilité.
Source: L’Expression.
Après deux semaines de discussions intenses prolongées par des négociations de dernière minute, la COP29, tenue dans la capitale azerbaïdjanaise Bakou, a abouti à un ...
La Cour pénale internationale (CPI) a émis, jeudi 21 novembre, des mandats d’arrêt visant le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ancien ministre de ...
Le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a exprimé son profond regret après l’échec du Conseil de sécurité à adopter un ...