L’engagement de l’Algérie en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes, à travers notamment des instruments juridiques, a été salué, mardi à Alger, par des représentants d’institutions étatiques, tout en soulignant « le rôle majeur » des médias dans la sensibilisation contre ce phénomène.
« L’Algérie a ratifié toutes les conventions internationales visant à lutter contre les violences à l’égard des femmes afin de répondre aux aspirations de ces dernières et à asseoir la culture et les valeurs à même de combattre toutes les formes de leur exclusion, tout en assurant leur participation au développement durable du pays », a déclaré une représentante du ministère des Affaires étrangères (MAE), Habiba Kherrour.
Elle s’exprimait à l’ouverture d’un « séminaire d’orientation des médias sur la réponse multisectorielle apportée aux cas de violence basée sur le genre », co-organisé par le MAE, le Fonds des Nations-Unies pour la Population (FNUAP), avec le concours de l’Office des Nations-Unies de Lutte contre la Drogue (ONUDC) et de l’ambassade des Pays-Bas en Algérie.
Tout en citant, entre autres documents adoptés par l’Algérie, la Convention internationale relative aux droits politiques des femmes et le Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique, l’intervenante a souligné « le renforcement » dont a bénéficié cette question dans la Constitution algérienne amendée (article 40), dans le sens de « la protection de la femme de toutes les formes de violence, en tous lieux et circonstances ».
Tout en assurant « le suivi de prés » par son département du partenariat liant l’Algérie aux Agences onusiennes sur la question de la lutte contre les violences basées sur le genre, Mme Kherrour a mis l’accent sur « l’implication » de ce ministère dans les différentes activités y afférentes, aux côtés d’autres institutions publiques.
Pour la Chargée du bureau du FNUAP-Algérie, Ouahiba Sakani, il y a lieu de faire le distinguo entre les violences faites aux femmes et celles dont sont victimes les hommes, les premières étant basées sur « le genre », mettant en avant « les conséquences désastreuses » des injustices commises à l’encontre des femmes sur les plans physique et psychique.
Elle s’est félicitée du « cadre législatif très progressif » mis en place par l’Algérie dans le sens d’une protection de la femme, tout en relevant l’introduction « pour la première fois », de l’Objectif de Développement durable (ODD) 5 relatif à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles, qualifiant cette décision d’ »acquis important ».
Soulignant le caractère « universel » du phénomène des violences faites aux femmes, le représentant du ministère de la Communication, Slimane Gada, a déploré « leurs incidences sur la santé des victimes », d’où, a-t-il insisté, « l’impératif » de la stratégie nationale multisectorielle de lutte contre ce phénomène, mise en place en 2007 et dans le cadre de laquelle ce département œuvre à présenter « une meilleure image de la femme en proscrivant tout ce qui est susceptible de la ternir ».Ceci, a-t-il explicité, à travers les contenus véhiculés par les supports médiatiques, insistant sur l’importance de la sensibilisation des citoyens sur la nécessité de combattre ce fléau sociétal, citant plus particulièrement le rôle des radios locales et soulignant qu’ »il s’agit d’offrir une information sensée, de qualité et qui soit au service de la famille algérienne ».
Faisant savoir qu’environ 37 % des femmes ont été victimes, ces dernières années, de multiples violences dans le monde arabe, le responsable régional du FNUAP, Samir Aldarabi, considère qu’il s’agit d’ »une atteinte aux droits de l’Homme », expliquant que ces actes vont des agressions physiques aux intimidations morales, en passant par le harcèlement et l’exploitation sexuels.
Abordant également le rôle des médias dans la lutte contre ces attitudes hostiles à la femme, l’intervenant en visioconférence a plaidé pour des « partenariats stratégiques » avec les journalistes, considérant que « face à ces actes, il n’est plus acceptable de se taire ».
Et de passer en revue les différentes actions et autres campagnes de sensibilisation lancées par l’Agence onusienne dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient (MENA) dans l’objectif de lutter contre les discriminations ciblant les femmes, impliquant des artistes, des représentants de la société civile… etc.
MH
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