Des moudjahidines et des historiens ont unanimement affirmé que les manifestations du 11 décembre 1960 avaient constitué un tournant décisif dans l’histoire de la glorieuse guerre de libération, voir même une sorte de référendum populaire sur l’indépendance nationale et le rejet de l’occupation française.
Cette halte organisée par les commandants de la révolution a consolidé davantage l’attachement du peuple au FLN, ont indiqué des moudjahidine et des chercheurs à la veille du 61e anniversaire des manifestations du 11 décembre, considérant qu’il s’agit d’un prolongement au 1er novembre 1954 et du congrès de la Soummam le 20 août 1956.
Intervenant à l’occasion, l’enseignant en histoire à l’université de Blida II, Dr. Benyoucef Tlemceni a fait savoir que ces manifestations ont braqué la lumière, à l’échelle internationale, sur l’adhésion du peuple algérien à la révolution.
Face aux manifestations déclenchées le 9 décembre 1960 à Ain Témouchent, le plan du général De Gaule visant « la création d’une troisième force » composée d’algériens pour « l’Algérie algérienne », a connu un échec cuisant.
Dr. Tlemçani a indiqué que « la tournée de De Gaulle en Algérie de l’ouest à l’est a été un échec notamment avec l’escalade des manifestations à travers les villes algériennes. Une tournée émaillée d’émeutes des antagonistes de sa politique qui ont exécuté des opérations d’assassinat des Algériens avec la protection de l’armée française. Le 13 décembre de la même année, il a dû quitter l’Algérie sans y revenir même après l’indépendance ».
Les manifestations déclenchées à partir des quartiers de la capitale notamment la Casbah, El Madania, Belcourt, El Harrach, Kouba et autres villes n’étaient pas spontanées mais organisées par les dirigeants de la zone VI relevant de la wilaya V historique à partir de 1960, à l’instar de Bousmaha et Rouchay Boualem (Si Zoubir) qui ont encadré les manifestants algériens.
Pour ce qui est des répercussions des manifestations du 11 décembre 1960 sur le plan diplomatique, l’Assemblée générale onusienne a tenu sa 15ème session le 20 décembre 1960 où elle a adopté une résolution reconnaissant le droit du peuple algérien à l’autodétermination et à l’indépendance et la nécessité d’entamer un dialogue algéro-français pour trouver une solution pacifique sur la base de l’unité territoriale, a-t-il fait savoir.
Le moudjahid Tahar Hocine qui a vécu les manifestations du 11 décembre, a, pour sa part, rappelé que ces manifestations ont débuté le 9 décembre à partir de Ain Témouchent durant la visite du général de Gaulle en Algérie avant de se répandre dans d’autres quartiers de la capitale où le peuple a fait montre de son attachement à la révolution et son refus à la politique de De Gaulle visant à maintenir une Algérie française.
L’intervenant a fait savoir que les manifestants avaient brandit des slogans, à l’instar de « Vive l’Algérie algérienne », « l’Algérie indépendante » et « libérez les détenus », ainsi que d’autres slogans appelant à l’indépendante totale de l’Algérie.
Ces messages, très expressifs, étaient destinés aux autorités de l’occupation française, a assuré le moudjahid qui a relevé « l’implication des pieds noirs et de l’Organisation d’armée secrète +OAS+ dans des actes terroristes contre des civils sans défense lors des manifestations du 11 décembre où la jeune chahida Saliha Ouatiki (9 ans) avait été assassinée au quartier Belcourt ainsi qu’un jeune homme (18 ans) à El Madania.
« Je me souviens que des renforts sécuritaires composés de brigades spéciales de l’Armée française avaient été mobilisés pour encercler les quartiers à l’instar de Belcourt, Ruisseau et El Madania et tiraient, à balles réelles, contre les manifestants. Des groupes de pieds noirs avaient essayé de provoquer les algériens car refusant de brandir des slogans contre la politique de +l’Algérie française », a-t-il poursuivi.
Après avoir évoqué le rôle de la femme algérienne, lors des manifestations du 11 décembre, descendue à la rue sans aucune crainte de la mort en brandissant les drapeaux nationaux, le même intervenant a souligné que les manifestations avaient constitué « une halte importante dans l’histoire de la Glorieuse révolution dans laquelle la femme algérienne a fait montre de sa solidarité avec l’homme en vue de la liberté et de l’indépendance.
Pour sa part, le moudjahid Mahmoud Arbadji a affirmé que les manifestations du 11 décembre étaient « une bouffée d’oxygène » pour la révolution en sapant les efforts de la propagande française qui a misé sur la guerre psychologique en semant la terreur et le doute auprès des algériens pour porter atteinte à la confiance entre le FLN et le peuple algérien. Elle œuvrait également à détruire l’esprit de rébellion et provoquer l’esprit d’abandon auprès du peuple.
Rappelant que cette confrontation avait fait « plus de 400 chahid et un nombre de blessés dans les rangs des algériens, le même intervenant a déploré, dans ce sens, le bilan présenté à cette époque par les médias français qui ont fait état de moins de 100 morts dans les rangs des algériens afin de masquer la barbarie des mercenaires qui a touché même des enfants.
MH
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