« Le journaliste Soulaimane Raissouni a été transféré, samedi et dimanche à l’hôpital central Ibn Rochd, sur instruction du Commissaire général de l’administration pénitentiaire, après sa perte de conscience, la baisse de son taux de glycémie dans le sang et celle de sa tension artérielle », a précisé Khouloud Mokhtari sur ses comptes Facebook et Tweeter.
L’épouse de l’ancien rédacteur en chef d’Akhbar al-Yaoum a précisé que, son mari a été « conduit au service de réanimation le même jour, où des analyses ont conclu que le taux de créatinine dans son sang était de 11, alors que s’il atteint 12 le patient tombe dans l’insuffisance rénale ».
Khouloud Mokhtari qui a illustré son post Facebook d’une photo sur laquelle on peut lire « 75 jours de grève de la faim, sauvez Soulaiman Raissouni », a également fait part des confidences de son mari qui a déclaré à son avocat, « qu’il condamnait la méthode de provocation et de harcèlement utilisé contre lui par le substitut du procureur général lorsqu’il lui a rendu visite ».
Ce dernier qui a outrepassé ses prérogatives de procureur de la République, poursuit Khouloud Mokhtari, lui a signifié « qu’il était derrière la décision de le poursuivre en état d’arrestation et qu’il était convaincu de la justesse de cette décision ».
S’adressant directement au Ministère public « en tant qu’épouse d’un détenu politique », Khouloud Mokhtari a réitéré ses appels pour que son mari soit poursuivi en état de liberté.
« Il suffit que mon mari se meurt pour que tout le monde soit complice de son meurtre. Ne vous adressez pas à M. Messaoudi (le substitut du procureur) une nouvelle fois car mon mari ne le recevra pas », a-t-elle plaidé.
Assurant, par ailleurs, que l’état de santé de son mari est « critique » après avoir perdu sa capacité à se concentrer , Khouloud Mokhtari a indiqué que le journaliste pourrait être de nouveau transféré à l’hôpital après avoir refusé de prendre du sucre.
Un refus en réaction aux « communiqués trompeurs et insultants de l’administration pénitentiaire, en plus des provocations du procureur général adjoint Messaoudi ».
« Soulaimane a rencontré sa défense, soutenu par une béquille et par le personnel pénitentiaire. Vous êtes en train de tuez Soulaiman et ce crime politique ne passera pas sous silence », a-t-elle écrit.
L’hospitalisation de Soulaiman Raissouni intervient au moment où son audience (reportée plusieurs fois) est prévue pour ce mardi sur fond d’appels pressants à sa libération.
Le directeur général de l’ONG Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire avait annoncé dimanche son intention d’assister au procès des deux journalistes Omar Radi et Souleiman Raissouni et « soutenir les militants de la liberté de la presse ».
Dans un précédant communiqué, RSF considère les autorités marocaines comme responsables du sort de Raissouni, qualifiant le refus de son hospitalisation par les autorités marocaines d' »inhumaine » et d' »aberrante ».
aps