RSBAT – Les aspirations républicaines au Maroc se font de plus en plus entendre ces derniers mois, a soutenu le professeur Djamel Labidi, faisant remarquer que ce sentiment est traduit particulièrement par « l’absence du drapeau marocain lors des différentes manifestations populaires organisées à travers le pays ».
« Est-ce que l’absence de ce drapeau n’est pas au fond, même si cela n’est pas exprimé formellement, la traduction d’un sentiment républicain, d’une aspiration républicaine latente? », s’est interrogé le professeur dans une contribution publiée sur le site français Médiapart, estimant qu’au vu de la situation au Maroc, « la révolution républicaine apparaît comme la seule solution de ses problèmes aussi bien internes qu’externes ».
Pour M. Labidi, l’absence du drapeau marocain lors des manifestations populaires exprime une désapprobation et condamnation des Marocains pour la politique de leur régime, allant sur la voie de la normalisation avec l’entité sioniste.
« Comment interpréter ce fait. Peut-on lui donner un sens ? Tout se passe en effet comme si le drapeau était considéré comme celui du roi, de la monarchie, comme le drapeau alaouite, ce qu’il était d’ailleurs à l’origine. Dès lors le brandir prendrait un autre sens, celui automatiquement de soutien, d’allégeance au roi », a-t-il expliqué.
Instaurer une République au Maroc » ==
Faisant remarquer, en outre, qu’en concluant une « alliance militaire » de surcroît agressive avec Israël, la royauté est allée là où aucun pouvoir dans le monde arabe n’est jamais allé, le professeur Labidi a souligné que « le Maroc a franchi ainsi une ligne rouge, celle des déterminants de la conscience et de l’identité nationales. Il s’agit d’un véritable viol de la personnalité profonde du peuple marocain, de son affect, de sa sensibilité ».
Selon le professeur, « la fin de l’alliance marocco-israélienne sera inéluctable tôt ou tard », notant que cette fin signera aussi « inévitablement la fin de la monarchie ».
Ce scénario est d’autant plus vraisemblable pour M. Labidi, compte tenu du passé révolutionnaire du peuple marocain « qui a des antécédents tenaces dans la mémoire collective comme l’extraordinaire épopée de la République du Rif, sous la direction d’Abdelkrim El Khattabi dans sa lutte contre l’Espagne et le France de 1921 à 1926 ».
Qualifiant, par ailleurs, le régime marocain de féodal qui nie toute personnalité ou aspiration outre que celle du roi, le professeur a noté que « l’alliance militaire signée avec l’entité sioniste est la parfaite illustration de ce syndrome ».
« L’alliance militaire passée entre la monarchie marocaine et Israël illustre tout cela. La conscience nationale dans sa dimension historique présente et passée, les enjeux nationaux à la fois internes et externes de la question palestinienne, le tissu même de l’identité populaire marocaine, tout cela est absent, tout cela a été ignoré, balayé d’un revers de main au nom des intérêts supérieurs du Maroc, en fait du trône. Tout ce qui va dans le sens des intérêts de la royauté va ainsi dans le sens des intérêts du Maroc, et malheur à qui en doute et les sépare », a-t-il affirmé.
Il note, à ce propos, que le Maroc n’a fait en réalité « qu’aligner sa souveraineté à Israël en échange du renforcement de celle du Maroc sur le Sahara occidental », faisant observer que « le Maroc ignore qu’il n’est ami avec Israël que précisément parce qu’il renonce à défendre les intérêts palestiniens ».
Alertant, enfin, sur la situation au Maroc qui « est actuellement, sans issue, sans perspectives », le professeur a estimé qu’il est urgent d’instaurer une République au Maroc. « Dans une République, même autoritaire, il y a toujours l’espoir, il y a toujours une perspective, celle de changer le pouvoir, celle d’instaurer la démocratie », a-t-il affirmé.
MH
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