Je constate avec satisfaction que bon nombre de propositions parues dans mes contributions nationales 2010/ janvier 2023 sont reprises dans les derniers discours du président de la république où depuis janvier 2023 dont le dernier en date au salon sur l’agriculture, il a mis en relief le manque de cohérence et d’informations contradictoires, faute d’un système d’information fiable en temps réel, de plusieurs départements ministériels ,qui peuvent engendrer des surcouts exorbitants, rendant urgent une planification stratégique, où face à la nouvelle reconfiguration des relations internationales, nous devrions assister entre 2023/2030 à une recomposition du pouvoir économique mondial, (avec la guerre en Ukraine le monde ne sera plus jamais comme avant), avec la percée de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de la Russie et de certains pays émergents dont le poids des BRICS
1. Tout projet doit montrer clairement la hiérarchie des objectifs, les résultats escomptés par secteur, ainsi que la portée, les indicateurs de performance, les indicateurs des objectifs et des échéanciers précis et enfin l’hypothèse de risques. Or, le contrôle de la qualité de gestion doit avoir pour finalité l’appréciation des conditions d’utilisation et de gestion des fonds gérés par les services de l’Etat, les établissements et organismes publics et l’évaluation des projets, programmes et politiques publics où souvent on constate l’absence de maîtrise dans la gestion des projets qui font l’objet de surcoûts et de réévaluations permanentes, d’où la faiblesse de l’impact de ces projets en termes de rentabilité et de retour d’investissements. Les déficiences observées dans le processus budgétaire et les goulets d’étranglement institutionnels ont entraîné systématiquement une mauvaise exécution des programmes d’investissement. Toutes ces insuffisances ont abouti à une mauvaise programmation, à la surestimation des dépenses et à de longs retards dans la réalisation Parmi les carences importantes observées dans ce registre, le décalage entre la planification budgétaire et les priorités sectorielles, l’absence d’interventions efficaces dues à un morcellement du budget résultant de la séparation entre le budget d’investissement et celui de fonctionnement et les écarts considérables entre les budgets d’investissement approuvés et les budgets exécutés. Ce qui témoigne de la faiblesse de la capacité d’exécution des organismes concernés. . Les nombreuses faiblesses trouvent leur origine dans la faiblesse de la préparation technique du personnel d’exécution et la qualité des projets qui sont généralement faibles et inégales et le chevauchement des responsabilités entre les diverses autorités et parties prenantes. . Il s’agit d’éviter, selon les données du premier ministère reprises par l’APS fin 2021, tous ces assainissement répétés des entreprises publiques (250 milliards de dollars durant les trente dernières années) et les différentes réévaluations ( entre 60/70 milliards de dollars durant les 10 dernières années) qui constituent un gouffre financier, sans compter selon une source de l’APS citant un responsable que pour les ex projets de l’ANSEJ plus de 70% n’ont pas pu rembourser les banques .en espérant que pour les crédits octroyés aux star -up on ne fera pas les mêmes erreur
2.- Pour s’adapter à la nouvelle configuration des relations internationales, l’ action gouvernementale doit définir clairement les objectifs stratégiques : comment se pose le problème ; quelles sont les contraintes externes (engagements internationaux de l’Algérie) ; quels sont les contraintes socio-économiques, financières et techniques internes ; quels sont les choix techniquement possibles et les ensembles de choix cohérents, et quelles sont les conséquences probables de ces choix ; quelles méthodes de travail choisir qui permettent de déterminer les paramètres (moyen et long terme) et les variables (court terme) dont dépend un système complexe. Après avoir décomposé la difficulté en éléments simples, il convient de se poser des questions et apporter des réponses opérationnelles, loin des théories abstraites, réalisations physiques et plan de financement sur chacun des éléments : Quoi ? Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? Comment faire ? L’on devra distinguer dans la hiérarchisation les projets capitalistiques dont le seuil de rentabilité, si le projet est lancé en 2022, ne sera réalisable que dans 7/8 ans ‘à horizon, des projets moyennement capitalistiques, avec un seuil de rentabilité au bout de 4/5 années et des projets faiblement capitalistiques (PMI/PME) au bout de 2/3 années. L’on devra devant tenir compte des nouvelles mutations mondiales qui seront dominées par ce que Jacques Attali nomme les «industries de la vie» : la santé, l’alimentation, l’écologie, l’hygiène, l’éducation, la recherche, l’innovation, la sécurité, le commerce, l’information, la culture ; et bien d’autres, ces segments étant capables d’augmenter leur productivité, et donc d’améliorer sans cesse leur capacité de satisfaire la demande sociale nouvelle, fonction de nouveaux comportements. Or, En ce mois du 01 mars 2023, irriguant tout le corps social et économique, taux de croissance via la dépense publique, taux d’emploi, réserves de change, poids dans les relations internationales, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach. Il s’agit d’éviter la vision bureaucratique, de croire que l’élaboration de lois sont la seule solution alors que la solution durable est de s’attaquer au blocages du fonctionnement de la société avec des actions concrètes sur le terrain loin des discours et promesses utopiques.
En conclusion ,il existe un lien dialectique entre le politique et l’Économique, la sécurité et le développement. Le redressement national passe par une évaluation lucide et sans complaisance de l’environnement politique, économique, social interne et externe et par une identification des acteurs internes et externes afin de concilier, pour paraphraser le langage militaire, les objectifs tactiques de court terme avec les objectifs stratégiques à moyen terme. Depuis fort longtemps, l’Algérie semble chavirer un moment et reprendre avec hésitation ses équilibres à un autre moment. Pourtant, au-dessus de tout, l’Algérie reste un pays dynamique, plein de vitalité, qui se cherche et cherche sa voie où face aux nouveaux enjeux du monde, sous réserve d’une nouvelle gouvernance et la valorisation du savoir a toutes les potentialités pour devenir un acteur stratégique tant sur le plan énergétique et économique au niveau de l’espace méditerranéen et africain.
Dr Abderrahmane MEBTOUL
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