Depuis la saison dernière, l’instance fédérale algérienne s’appuie, dans le cadre de la promotion des techniciens au statut d’entraîneur national, sur les critères énoncés dans le décret exécutif 06-297 relatif au statut d’entraîneur. Ce décret exige le diplôme d’éducateur sportif ou celui de 2e degré au minimum pour pouvoir prétendre au statut d’entraîneur national.
Cette situation a fait que des entraîneurs se sont retrouvés, automatiquement, dans l’impossibilité d’assurer leur mission au niveau des différentes sélections nationales, vu qu’ils ne sont pas titulaires des diplômes requis et exigés par le décret sus-mentionné.
Sollicité à ce sujet par l’APS, l’entraîneur du GS Pétroliers, Mohamed Galdem, a fait savoir qu’il s’emploie actuellement à régler sa situation administrative afin de pouvoir poursuivre sa mission, celle de diriger les athlètes qu’il a formés, aussi bien dans les compétitions nationales qu’internationales.
« Je suis titulaire d’un diplôme d’éducateur sportif, obtenu après une formation de trois années à l’institut des sciences et technologie du sport d’Aïn Bénian (Alger). C’est l’équivalent du +Premier degré+ », a-t-il dit, ajoutant : « J’ai contacté la fédération au sujet de ma situation, d’autant plus que j’ai déjà été appelé en sélection nationale pour diriger des athlètes dans des compétitions continentales et régionales. J’ai même gagné des médailles et j’ignore pourquoi je n’ai pas reçu mes indemnités financières ».
« Maintenant, la Direction technique nationale (DTN) exige le diplôme de 2e degré au minimum pour pouvoir acquérir le statut d’entraîneur national. Par conséquent, je me suis vu privé d’accompagner mes athlètes sous les couleurs nationales dans les rendez-vous internationaux », a-t-il poursuivi.
La saison dernière, la DTN avait promu au grade d’entraîneur national, cinq techniciens dans la spécialité course de natation. Il s’agit de Salah-Eddine Chabaraka, Abdelkader Benaïssa, Ahmed Kacha, Mounir Benmansour et Abdelwahab Ouchene.
Ces cinq techniciens sont venus s’ajouter à la précédente liste d’entraîneurs nationaux qui compte Ali Maansri, Mouloud Bouchendouka, Anouar Boutebina, Lyes Nefsi et Réda Yadi.
Cette opération intervient dans le cadre de la stratégie de la DTN et de la Fédération visant le renforcement des staffs techniques, à travers la mise en place d’une meilleure organisation dans l’optique des prochaines échéances.
Appel pour la relance des sessions de formation
De son côté, le coach du CR Belouizdad, Naïl Rouane, a estimé que la décision de priver les entraîneurs de se déplacer avec leurs nageurs lors des compétitions internationales était « injuste ».
« J’ai été convoqué en tant qu’entraîneur national, avant l’application du décret ministériel de 2006. Mais sur le terrain j’ai une expérience de plus de 10 ans et je suis prêt à participer aux sessions de formation pour compléter mon diplôme », a-t-il assuré.
Avant d’ajouter : « Le MJS pourrait programmer une session de formation d’une année pour l’obtention du diplôme de technicien supérieur en sport, avec le strict respect des critères de sélection des candidats ».
Traditionnellement en natation, un sport individuel, les entraîneurs accompagnent leurs athlètes lors des compétitions internationales, notamment lorsque le nageur est susceptible de monter sur le podium.
A ce sujet, Mohamed Galdem (30 ans) a fait savoir qu’il avait mis toute son énergie pour compléter sa formation, affirmant que son palmarès, « étoffé de succès avec plusieurs titres continentaux et régionaux en juniors », plaide pour lui.
« J’ai déposé mon dossier au niveau de l’institut d’Aïn Bénian dans l’espoir d’une session spéciale pour l’obtention du diplôme d’entraîneur de 2e puis 3e degré, mais tout est bloqué pour l’instant ».
Les deux entraîneurs ont exprimé leur espoir quant à une issue favorable à ce problème, tout en lançant un appel au MJS et à la FAN pour pouvoir continuer à travailler au vu des résultats qu’ils ont obtenus jusqu’à présent et trouver une solution à leur situation.
« Ou du moins nous permettre d’obtenir une dérogation en attendant la réception du certificat requis ».
La FAN veut régulariser le statut des entraîneurs
De son côté, le président de la FAN, Mohamed Hakim Boughadou, a reconnu le « grand travail » effectué par ces entraîneurs au niveau de leurs clubs pour la formation de plusieurs nageurs qui sont en sélections nationales.
« Malheureusement, le décret ministériel de 2006 énumère les critères pour la qualification d’un entraîneur national, mais il y a des formations qui leur permettent de passer à des échelons supérieurs. L’octroi de dérogations est illégal et peut conduire à des sanctions pour mauvaise gestion. Le ministre de la Jeunesse et des Sports est la seule personne habilitée à délivrer une autorisation temporaire », a indiqué le président de la FAN.
Et d’enchaîner : « Comme ces coaches ne possèdent pas le statut d’entraîneur national, ils n’ouvrent pas droit aux primes octroyées par le MJS en cas d’aboutissement de médailles internationales ».
Le président de la FAN a assuré que son instance cherchait à surmonter tous les problèmes que rencontrent ces entraîneurs à ce sujet : « Il est vrai que les choses sont bloquées par la pandémie de coronavirus, mais j’ai récemment parlé avec les responsables des instituts qui mettent au point les programmes éducatifs des entraîneurs de natation ».
« Nous avons abordé cette question au cours de la réunion du bureau fédéral, où il a été proposé d’accorder à ces techniciens le statut de coach fédéral adjoint, ce qui constitue déjà une fenêtre d’espoir pour ces entraîneurs qui n’ont pas la certification nécessaire », a-t-il ajouté, demandant aux personnes concernées de se rapprocher de la Fédération pour « organiser une séance de travail afin de parvenir à un accord ».
aps