Niger : les attaques djihadistes vident les villages

Avec l’arrivée en quelques jours à Tillabéri, capitale régionale à 100 kilomètres de Niamey, de 11 000 personnes fuyant les groupes djihadistes qui écument la bande frontalière avec le Mali, les autorités nigériennes sont brutalement confrontées au risque d’abandon de villages entiers dans la région occidentale du pays. Celle-ci subit la pression de l’État islamique au Grand Sahara depuis quelques années déjà, et les autorités nigériennes ne parviennent pas à reprendre totalement le contrôle, malgré les centaines de djihadistes tués par Barkhane depuis la fin de l’année 2019.
Pressentant le danger d’un exode à une encablure de la capitale, le ministre de l’Intérieur, flanqué de son homologue de la Défense et d’une bonne partie de l’état-major de l’armée et de la gendarmerie nigérienne, a fait le déplacement à Tillabéri pour s’enquérir de la situation, montrer aux villageois que leur sécurité est la préoccupation principale du gouvernement, mais aussi pour les inciter à retourner dans leurs villages en dépit de l’ultimatum djihadiste. « Nous connaissons les raisons pour lesquelles vous êtes ici. Nous sommes ici devant vous pour vous soutenir et vous dire que vos autorités ne vont jamais vous abandonner », a déclaré en langue zarma le ministre de l’Intérieur, Alkache Alhada, qui a ajouté que « les militaires sont déjà en train de sécuriser la commune de l’Anzourou où ils vont s’installer ». « Ils vous accompagneront jusque dans vos villages », a-t-il poursuivi.
La commune rurale de l’Anzourou, non loin du fleuve Niger, est située sur l’axe principal reliant le Mali à Tillabéri, à une cinquantaine de kilomètres plus au sud. C’est de là que les réfugiés sont partis pour arriver dans la capitale régionale en charrette, à pied, ou entassés sur des camions. « Ils ont d’abord afflué au gouvernorat, avant de s’installer dans un camp de fortune à l’Arène de lutte traditionnelle », a rapporté le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
Les autorités, très vite appuyées par les partenaires humanitaires du Niger, ont aussitôt entrepris de recenser les ménages et de leur distribuer des vivres et des kits d’hygiène. Abris, latrines, couvertures, vêtements et médicaments vont suivre comme pour tous les Nigériens déplacés par la guerre avant eux. Aujourd’hui, plus de 102 000 personnes ont déjà été recensées dans cette seule région.
Ces déplacements massifs ont, selon Ocha, été déclenchés « par les attaques récurrentes contre les civils, notamment les assassinats, les viols, les extorsions de biens et les vols de bétail, perpétrés par les éléments présumés de groupes armés non étatiques opérant le long de la frontière avec le Mali. » Les villages de cette commune auraient subi près de 20 attaques depuis le début de l’année, mais les violences des groupes armés remontent à plus d’un an déjà. Beaucoup d’hommes valides ont été tués ces derniers mois. Certaines familles ne comptent presque plus d’hommes.
« Un ultimatum de trois jours pour vider les villages d’Anzourou a été donné par les groupes armés à la fin de la semaine », a précisé le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Le jour de la fête de fin du ramadan, des hommes armés et à moto sont revenus brûler les greniers et tous les vivres des villageois. Cette pression sur les civils, entamée au début de l’année par le massacre de plus de 137 personnes dans un campement touareg de la région de Tahoua, au nord-est de Tillabéri, s’ajoute à des embuscades meurtrières contre des patrouilles de l’armée nigérienne.
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