Dans son nouvel ouvrage intitulé «Massacres du 8 mai 1945 en Algérie, la vérité mystifiée», le journaliste et écrivain Kamel Beniaiche propose un nouvel éclairage sur cette étape importante de la lutte du peuple algérien pour sa libération du joug colonial, à travers un retour sur les lieux des massacres pour remonter le fil de l’histoire.
Publié aux éditions El Watan El Youm, ce livre de 412 pages est le deuxième ouvrage de l’auteur sur ce sujet après la parution, en 2016 de, «Sétif, la fosse commune – Massacres du 8 mai 1945».
Ce second ouvrage est le résultat d’une même enquête journalistique, entamée en 2005, et qui a mené l’auteur dans de nombreuses régions du nord-est du pays, à la rencontre des témoins et victimes de ce dramatique épisode historique.
L’auteur propose d’abord un retour sur le déroulement des événements lors de ce triste «mardi noir» du 8 mai 1945, une journée qui a vu des manifestations pacifiques se transformer en véritable bain de sang dans les rues de Sétif, en s’appuyant sur des témoignages, des documents d’historiens et de coupures de presse.
Après avoir exhumé dans son premier livre des milliers de victimes anonymes et fournit une liste de près de 150 Algériens, victimes de représailles dans les localités proches de Sétif et dont les noms n’avaient jamais été évoqués, «la vérité mystifiée» revient encore une fois sur les lieux du crime pour dévoiler pour la première fois ce que l’auteur appelle «La razzia».
L’auteur apporte des éclairages sur cette razzia qui a siphonné les biens de centaines de familles d’Ain Abassa, Beni Aziz, Kherrata, Ain Roua et Guedjal, mais aussi sur les carnages commis à Guelma, Beniyadjis (Jijel) et ailleurs.
L’ouvrage pointe également du doigt les rafles, les internements arbitraires, les interdictions de séjour, les exécutions sommaires accomplis avec la caution et la bénédiction des hautes sphères coloniales d’Alger et Paris ainsi que les dérapages de la justice coloniale qui ont suivi.
Selon cet ouvrage, «le 8 mai 1945 des hommes sont tombés à Blida, Annaba et ailleurs», ces données obligent les chercheurs à revoir l’espace concerné, puisque l’auteur estime qu’il n’est plus possible désormais de restreindre l’espace géographique de la manifestation à Sétif, Guelma et Kherrata uniquement.
L’auteur aborde également la pratique de la torture dans le sillage de ces massacres, s’appuyant pour cela sur le témoignage de Hocine Ait Ahmed, lycéen à l’époque, qui rapporte le calvaire de «nombreux compagnons (…) torturés pour avoir pris part aux manifestations du
1er et 8 mai 1945», et sur celui de Mohamed Said Mazouzi qui a passé 17 ans derrière les barreaux (1945-1962).
Né en 1959 à Sétif, Kamel Beniaiche a publié, en 2016, «Sétif, la fosse commune, Massacres du 8 mai 1945».
Source: Le Jour d’Algérie.
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