« Les Journées du chant andalou », prévues du 19 au 21 janvier, en célébration du 38e anniversaire de la disparition du grand maître de cette musique savante, le regretté Abderrezak Fakhardji, ont été ouvertes, mercredi à Alger, par l’association culturelle « Alwane El Andalous ».
Le public, peu nombreux, du Palais de la Culture, Moufdi-Zakaria, astreint au strict respect des mesures de prévention sanitaire contre la propagation du Coronavirus, a pu redécouvrir l’œuvre colossale de l’une des sommités de la musique andalouse, Maître, Abderrezak Fakhardji (1911-1984), qui a veillé durant toute sa vie à la pérennité du genre avec notamment, la création de l’association culturelle « El Fakhardjia », berceau de nombre de chanteurs devenus célèbres aujourd’hui.
En présence de la présidente de l’association « Alwane El Andalous », Nawel Fakhardji, (fille de Abderrezak Fekhardji), qui a donné le coup d’envoi à ces journées, un programme prolifique a été concocté par les organisateurs, animé durant trois jours par les représentants de différentes écoles andalouses de plusieurs villes d’Algérie.
Associations, ou chanteurs libres, ces journées verront se succéder, « Alwane El Andalous », le ténor Karim Boughazi de Tlemcen, « El Djennadia » de Blida, la chanteuse Hasna Hini, ainsi que « Dar El Ghernatia » de Koléa, au-delà d’une série des témoignages dont feront part les élèves (aujourd’hui maîtres) de Abderrezak Fakhardji, suivis d’hommages rendus à de grandes figures de la musique andalouse.
Intervenant après une ouverture aux parfums algérois, assurée par la troupe Zorna « Tsougal », formée d’anciens élèves du maitre Boualem Titiche (1908-1989), l’Orchestre de l’association « Alwane El Andalous », dirigé par Hamid Khalfallah a étalé un répertoire d’inqilabet dans les modes, Raml el Maya, Araq et Zidène, prolongeant ce dernier mode avec quelques extraits de sa nouba.
Ravi de fouler à nouveau la scène algéroise, Karim Boughazi a fait part au public de son « bonheur de le retrouver », pour entonner ensuite avec une grande maîtrise technique, un istikhbar avec une voix présente et étoffée.
Mettant en valeur le « travail de préparation » entrepris par le maestro Hamid Khalfallah et son orchestre, sur son répertoire issu de l’Ecole Gharnati, avec toutes les cadences irrégulière et complexes qu’il renferme, Karim Boughazi, violon alto à la main, a enchanté l’assistance avec un florilège de pièces du terroir tlemcénien.
Le ténor de Tlemcen a emballé l’assistance avec entre autres pièces, « Min Hobbi had el ghazel », « Wahd el ghoziel », « Charibna wa taba chorbona », « Laqitouha fi tawafi tesaâ » et dans le genre hawzi, « Ana laghrib, wana el berrani », « Ya hamam esghali », « Charâ Allah m’âak yahl’ ezzine » et « Kahl’el aïn am’deble ech’ch’far ».
Dans des atmosphères empreintes de convivialité, le public a, durant près de deux heures de temps, apprécié les prestations de Karim Boughazi et de l’Orchestre de l’association « Alwane El Andalous », qui, au-delà de son riche répertoire de grande école, perpétue l’élan formateur de Abderrezak Fekhardji par sa composante, qui renferme pas moins de quatre générations de musiciens, dont les sœurs Gherabi Sahra (15 ans) au luth et Gherabi Aurès (13ans) au violon et le plus jeune de tout l’orchestre, Mohamed Mehdi (11ans) aux bangos.
Des hommages ont enfin, été rendus par la présidente de l’association culturelle « Alwane El Andalous », Nawel Fakhardjia à, la troupe zorna « Tsougal », Karim Boughazi, le maestro Hamid Khalfallah, ainsi qu’à Abdenour Allilet et Nacer Bouhamidi, deux anciens élèves de Abderrezak Fekhardji qui ont livré leurs témoignages sur l’homme « humble et disponible » et l’artiste « accompli et généreux » qu’il aura été.
Organisées en collaboration avec le Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, les « Journées du Chant andalou » se poursuivent jeudi aux mêmes horaires et lieu avec l’association « El Djennadia » de Blida et Hasna Hini.
MH
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