Selon ce qui a été rapporté du journal El Watan, 447 médicaments sur 552 produits enregistrés, toutes aires thérapeutiques confondues, et soumis à l’appel d’offres national et international n° 07/2021 du 1er septembre 2021, clôturé en octobre et attribué le 7 avril, sont déclarés infructueux par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), soit plus de 80% d’infructuosité.
Seulement 105 produits ont trouvé attributaires. Il est à souligner que sur les 447 médicaments, il y a de nouvelles molécules bénéficiant d’un enregistrement récent alors que certains d’entre elles, indiquées dans le traitement des cancers et certaines maladies inflammatoires chroniques, sont actuellement en épuisement de stock au niveau de la PCH et dans les hôpitaux. Ce qui compliquera davantage la prise en charge des patients et amplifiera les ruptures déjà existantes au niveau des établissements hospitaliers.
A noter que parmi ces produits, 27 biosimilaires, nouvellement enregistrés par l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) pour pallier la situation monopolistique et baisser les prix de ces produits avec des économies substantielles sur la facture de l’importation, n’ont pas été retenus. Pourtant cet appel d’offres a été reporté à deux reprises depuis 2020 pour justement introduire ces biosimilaires, dont l’étude des dossiers était en cours d’examen au niveau de l’ANPP au courant de l’année 2021. Les décisions d’enregistrement (DE) ont été alors délivrées aux fournisseurs pour soumissionner. La soumission a été également retardée pour inclure une trentaine de molécules innovantes enregistrées en 2018, dont des anti-cancéreux inscrits sur la liste commerciale de la PCH, signée par le ministre de la Santé, alors que ces produits n’ont pas d’équivalents comparateurs.
L’infructuosité d’un nombre aussi important de médicaments est du jamais-vu dans les annales de la PCH, qui a pour mission, rappelons-le, l’approvisionnement et la distribution des médicaments aux établissements de santé. Comme elle est tenue de garantir la disponibilité des produits pharmaceutiques dans les meilleures conditions de livraison, de stockage et de coût.
A ce propos justement, de nombreuses anomalies caractérisent cet appel d’offres national et international et s’inscrivent en porte-à-faux avec la politique engagée par le gouvernement, notamment la réduction de la facture à l’importation et favoriser la production locale. C’est tout le contraire qui s’est passé à travers cet appel d’offres tant attendu où de nouveaux fournisseurs étrangers avec de nouveaux produits et des médicaments fabriqués localement ont été carrément exclus. Les exemples sont nombreux.
Sur 14 produits disponibles localement pour la classe oncologie, dont six produits du groupe Saidal, deux seulement ont été attribués aux producteurs locaux, soit Saidal et Hikma. Les 12 restant sont octroyés à l’importation et d’autres sont infructueux. Ces molécules font partie de la liste des 38 molécules qui étaient importées puis transférées vers la fabrication locale. A travers ce transfert, l’on estime une économie prévisionnelle de 50 millions de dollars, soit 50% de la facture à l’importation. Un autre médicament utilisé en hématologie et fabriqué localement par le groupe Saidal est, par contre, revenu à l’importation et partagé entre deux multinationales.
Réveil D’Algérie.
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