Nous avons, à plusieurs reprises (Lire mon édito du 7 janvier 2023) plaidé pour la revalorisation touristique annuelle pour les déplacements de nos concitoyens à l’étranger, mesure qui pour moi sauvegardait la dignité des algériens. Celle de l’allocation devises annuelle permises aux algériens, lors d’un déplacement à l’étranger fait partie intégrante de cela ! En effet, la réglementation des changes permet, depuis 1997, une allocation devises annuelle, pour les déplacements à l’étranger, qui varie autour de 89 Euros (15.000 DA équivalent) par personne ! Mais la réglementation douanière (1) autorise, après déclaration, un résident à exporter moins de 1.000 Euros, sans justificatif et moins de 7.500 Euros, avec une justification bancaire (par débit du compte devises individuel dans une banque) et plus de 7.500 Euros avec une autorisation de la BA, à chaque voyage.
En d’autres termes, le citoyen algérien est invité à s’approvisionner pour ses besoins en devises, sur le marché informel. Le Square Port-Saïd à Alger, est de loin le marché le plus actif mais il y en existe sur tout le territoire national et permettent de pouvoir subvenir aux besoins des algériens (hôtellerie, restauration, transport et autres dépenses…), lors d’un voyage annuel à l’étranger. Les autorités monétaires et douanières ne se préoccupent pas de l’origine de ces ressources, provenant du marché légal ou illégal, seul le niveau des montants sont vérifiés, conformément à la législation en vigueur.
A titre d’exemple uniquement, les citoyens marocains ont un droit de change de 3.000 Euros et ceux tunisiens à 4.000 Euros, comparativement à celui appliqué à l’algérien qui est de quelque 89 Euros ! Comment peut-on sérieusement voyager à l’étranger avec une somme aussi modique ? Et pourtant des milliers d’algériens voyagent dans toutes les destinations avec les milliers d’Euros autorisés, ce qui signifie qu’ils se sont tous approvisionnés sur le marché informel. Bien entendu, les autorités monétaires se targuent de ne pas avoir à puiser dans leurs réserves de change, pour satisfaire la demande des algériens en devises pour différentes raisons de voyage (affaires, soins, études, médicaments, pièces et produits rares ou inexistants…) mais le problème est d’ordre moral plus qu’économique. En effet, en allouant une somme annuelle de 1.000 Euros seulement, à environ dix millions d’algériens potentiellement intéressés, cela coûtera dix milliards d’Euros à la BA… C’est le prix de la dignité des Algériens ! Les citoyens ne seront plus obligés de s’approvisionner sur le marché informel, ce qui renforcera le Dinar algérien et mettra fin aux énormes profits indus des trafiquants. A l’heure où le Président de la république s’est engagé à rendre la dignité aux algériens, il est temps qu’il prenne une décision sur ce dossier et satisfasse la demande des parlementaires.
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