Publié par Habib Medjadji
La formidable poétesse Algérienne, rêvant peut-être, comme Alice, d’un pays des merveilles, y dit notamment :
«Je voudrais t’offrir un café
Quelque part sur les Champs-Élysées
Ou encore sous un palmier
Viendras-tu le prendre en bord de Seine
À Marseille, à Ghardaïa ou à Tlemcen ?»
En conclusion, le poème, rappelant des chansons comme Proud Mary de John Fogerty (le chanteur du groupe Creedence Clearwater Revival), ou Memphis Tennessee de Chuck Berry, reprise par Elvis Presley, dit :
«Moi, je m’en fiche d’être pauvre ou d’être riche
Tant que je suis ta fleur de lys
Ta princesse et ta séductrice
À Paris ou à Memphis
Comme dans les merveilles d’Alice
Ou dans les chansons d’Elvis.»
Farida Bouri Mihoub a beaucoup d’autres beaux poèmes comme Gaïa, Jeux d’enfants ou Children’s Games, Mon amie, My Friend, Manoir, ou Festival. Chacun de ses poèmes est ainsi écrit en français et en anglais. D’ailleurs, c’est dans la langue de Shakespeare qu’elle avait commencé à écrire ses premiers vers. Sa passion pour l’anglais et l’écriture en général a abouti à l’édition de son premier recueil de poésie, intitulé Cosmique (Cosmic en anglais).
Depuis quelque temps, certaines de ses œuvres poétiques ont une version en langue arabe. «Certaines ont une version arabe que des lecteurs rencontrés sur les réseaux, un écrivain poète en Tunisie et un professeur en génétique en Algérie m’ont proposé de traduire à titre gracieux, car j’ai des connaissances très limitées en arabe», explique-t-elle.
Les poèmes traduits par le Tunisien Anouar Chennoufi sont ainsi d’un haut niveau qui rappelle celui de Nizar Qabbani. Le traducteur a aussi réussi à garder le sens original du poème tout en le mettant dans un style de poésie libre (ceux de Farida Bouri Mihoub sont en rime). Farida Bouri Mihoub est une auteure française d’origine algérienne, de Nedroma, dans la wilaya de Tlemcen, plus précisément. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1976, elle s’inscrit à l’Université Paris VII pour une licence d’anglais. En 1977, elle traverse La Manche et s’installe à Londres pour se perfectionner dans la langue de Shakespeare. Elle y passera cinq années, avant de retourner en 1982 en Algérie où elle exerce comme professeur d’anglais au lycée Emir-Abdelkader de Touggourt, au Sahara. Elle y restera jusqu’en 1988. A cause de la situation sécuritaire, elle retournera de nouveau à Paris où elle travaillera comme traductrice. Aujourd’hui en semi-retraite, elle s’adonne de plus belle à plume, sa première passion.
«L’écriture, c’est avant tout une passion pour la lecture. Très jeune, je dévorais les livres et la bibliothèque était le refuge idéal. J’ai découvert les grands classiques français, anglais, russes et allemands», se souvient-elle. «Les belles phrases me bouleversaient, je les soulignais au crayon noir et les apprenais. Puis, vers les années 2000, j’ai commencé à écrire dans l’ombre», ajouta-t-elle. Maintenant, elle a des centaines de poèmes dans les deux langues, l’anglais et le français.
En 2002, elle avait écrit un recueil intitulé In You qu’elle n’a jamais proposé à une maison d’édition. Grâce à internet, elle envoya des poèmes à des revues anglophones en ligne et certains ont été acceptés et publiés. Plus tard, Farida Bouri Mihoub a cessé de proposer ses poèmes, mais a continué à écrire au gré de l’inspiration. En 2020, avec la crise de Covid et le télétravail, elle a décidé de les sortir de l’ombre en les publiant directement sur les réseaux sociaux. Chaque poème est, en outre, publié en français et en anglais.
Très satisfaite de la réaction sur les réseaux sociaux, la poétesse souligne : «Le feedback que j’ai reçu m’a beaucoup surprise. En quelques mois, j’ai atteint plusieurs milliers d’abonnés sur ces deux réseaux. J’ai eu des tonnes d’encouragements de la part de mes lecteurs, un panel varié composé de professeurs, de chercheurs, d’agriculteurs, de chefs d’entreprise, d’artistes, etc.»
Au mois de février 2021, une maison d’édition canadienne, Flower Publish (www.flowerpublish.com), qui l’avait repérée sur Linkedin, lui a proposé d’éditer un recueil. L’éditeur canadien lui a proposé un contrat à compte d’éditeur pour un recueil de 100 poèmes en anglais et en français accompagnés de quelques illustrations. Le recueil Cosmique, sorti le 21 mai 2021, est en vente sur de nombreuses plateformes en ligne dans le monde.
Au sujet de ses influences, Farida Bouri Mihoub évoque les romantiques français du XIXe siècle qui lui ont donné l’envie d’écrire et qu’elle a toujours admirés pour leur capacité à transformer les émotions en mots et en vers. «De nature romantique, mon chemin était tout tracé. Étant une amoureuse de la nature, du désert et de l’introspection, il n’en fallait pas plus pour tenter de relever ce défi de l’écriture», rappelle-t-elle.
Pour son éditeur, les écrits de Bouri Mihoub ont un pouvoir cosmique et universel et sa poésie «exprime sa sensibilité au monde qui l’entoure, à sa beauté et à ses douleurs, avec l’amour universel comme mot d’ordre».
Les poèmes de Farida Bouri Mihoub ont aussi quelque chose de «mélodieux» et de «musical» qui font qu’ils peuvent être aisément mis en musique et devenir des chansons. Pourquoi pas ?
Source : Le Soir d’Algérie
Medjadji H
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