Contrairement aux vues de sinistrose d’un ex ambassadeur dans une interview donnée au quotidien le Figaro , qui annonce une déflagration de la société algérienne, qui selon mes informations n’engage que sa personne et donc ni l’Etat français, ni de nombreuses personnalités et experts étrangers qui ne partagent pas cette vision, mais certains lobbys nostalgiques de l’époque coloniale, ne voulant pas d’une relation apaisée entre l’Algérie et la France. L’Algérie est considérée par la communauté internationale, comme un acteur stratégique de l’espace euro-méditerranéen et du content Afrique, étant loin de l’explosion qu’il annonce , où selon le rapport de la Banque mondiale , institution qui ne peut être suspectée de partialité, avec la récession mondiale annoncée pour 2023, qui touche la majorité des pays, est dans une situation financière favorable avec une dette extérieure inférieure à 6/7% du PIB, des réserves de change appréciables, un endettement public de 63% du PIB en 2022,où certains pays ont largement dépassé les 100%. Mais nous devons reconnaître que l’obstacle majeur est le cancer bureaucratique et pour relancer l’économie nationale, il faut s’attaquer à l’écosystème. L’Algérie peut surmonter le blocage actuel grâce à une nouvelle gouvernance ,la valorisation du savoir et un langage de vérité ,ni sinistrose, ni autosatisfaction, seule condition pour un retour à la confiance, sans laquelle aucun développement n’est possible. OUI , monsieur l’Ex – ambassadeur , l’Algérie est consciente des nombreux défis qui l’attendent et c’est à quoi répond cette modeste contribution où pour le redressement national et pour éviter les erreurs du passé, il s’agit d’analyser objectivement la situation afin de tracer les perspectives, loin de certaines déclarations déconnectées des réalités, où je privilégie uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie.
1.-Concernant le projet du gazoduc Nigeria/Europe, selon la déclaration récente en date du 07 janvier 2023 à une question posée sur le fameux gazoduc Nigeria Europe d’un coût estimé par l’Europe d’environ 20 milliards de dollars en 2020 pour une durée de réalisation de 5 ans pour celui de l’Algérie et 30 milliards de dollars et une durée de réalisation de 10 ans, pour celui du Maroc, ce dernier transitant par des pays instables, d’une capacité de plus de 30 milliards de mètres cubes gazeux, le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, , a affirmé que les Vingt-sept cherchent à se passer du gaz d’ici 6 ou 7 ans, en accélérant la transition énergétique. Toujours selon cette déclaration, ce projet dont le coût est élevé et la réalisation demandera du temps, n’est pas la priorité de l’Europe. Or, sans l’accord de l’Europe, principal client à travers la rigidité des canalisations, contrairement au GNL avec plus de flexibilité , ce projet est irréalisable et il en est de même pour le projet Galsi, coût estimé en 2011 à 3 milliards de dollars, donc beaucoup plus en 2023, d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux, devant être branché également à la Corse, devant avoir l’accord de l’Italie et notamment des élus de la Sardaigne qui ont abandonné le projet en 2012. Ces projets seront donc fonction de la demande d’hydrocarbures sera fonction pour le moyen et long terme 2023/2030 de l’écart entre le prix du GNL et celui des canalisations, du modèle de consommation énergétique lui-même fonction de la nouvelle trajectoire de la croissance de l’économie mondiale, influencée par des facteurs géostratégiques.
2.- Pour le fer de la mine de Ghara Djebilet, ses réserves sont estimées à 3,5 milliards de tonnes, dont 1,7 milliard de tonnes sont exploitables, avec une teneur appréciable environ 53%, dont le dossier dépend du Ministère de l’Energie et des Mines et non du ministère de ‘l’industrie , bien que la teneur est élevé et avoir , selon la majorité des spécialistes consultés , devant éviter des déclarations hâtives, la teneur élevée en phosphore dans le minerai est de 0,8% alors que le pourcentage international admis pour son utilisation industrielle doit être inférieur à 0,1 % : avant de parler exploitation, il faudra impérativement résoudre le problème techniques , des échantillons ayant été envoyés en Chine et en Russie . C’est la condition fondamentale pour que les partenaires étrangers s’engagent dans ce projet, afin que le minerai enrichi en fer et débarrassé de son phosphore, puisse être utilisé par les industries sidérurgiques algériennes et exporté à l’étranger. Par ailleurs, contrairement aux hydrocarbures classiques, le taux de profit est un taux moyen donc pas de rente. Le 10 janvier 2023, est de 90 dollars la tonne, même pour un cours de 100 dollars la tonne, pour une exportation brute de 3 millions de tonnes/an, nous aurons un chiffre d’affaires de 300 millions de dollars et pour 30 millions de tonnes 3 milliards de dollars. A ce montant, il faudra retirer 50% de charges (le coût d’exploitation est très élevé) restant 150 millions de dollars pour 3 millions de tonnes et pour 30 millions de tonnes 1,5 milliard de dollars. Ce montant est à se partager selon la règle des 49/51%, avec le partenaire étranger restant à l’Algérie en cas de 30 millions de tonnes environ 750 millions de dollars. Il faut donc descendre à l’aval de la filière où, le prix de l’acier en janvier 2023 est de 770 dollars la tonne , sur le marché mondial soit sept fois le prix du fer brut avec des investissements lourds et à rentabilité à moyen terme, devant tenir compte de la capacité d’absorption du marché algérien, cette filière étant contrôlée au niveau mondial, par 4 à 5 firmes internationales, et donc nécessitant un partenariat gagnant -gagnant pour pouvoir exporter
3.-Pour l’industrie automobile, il s’agit de ne pas renouveler les erreurs du passé avec un vieillissement accéléré du parc qui selon l’ONS en 2020, totalise 6.577 188, la structure d’âge étant la suivante : les moins de 5 ans représentent 19,32%, entre 5/9 ans 22,08%, les 10/14 ans , 17,22% , les 15/19 ans 22,08% et les 20 ans et plus 19,31%, le parc de voitures en entre 5/9 ans et 20 ans et plus représentant plus de 80% La norme internationale pour cette industrie à organisations mondiales oligopolistiques avec de profondes restructurations et une forte concurrence , pour sa rentabilité en 2022 , la production nécessaire annuelle varie entre 350.000/500.000 unités par an , devant calculer sereinement le taux d’intégration , dans le coût global, la carcasse représentant moins de 25%les 80% étant les moteurs modernes adaptés et les logiciels avec la dominance entre 2023/2030 des voitures hybrides et solaires, et au-delà de 2030 des voitures fonctionnant l’hydrogène. Par ailleurs loin des promesses irréalistes, devant raisonner en dynamique , pour les PMI/PME concurrentielles , il faut compter 2/3 ans pour atteindre le seuil de rentabilité ( le retour en capital) , et pour les projets hautement capitalistiques entre 5/7 ans, c’est-à-dire 2027/2030 si le projet est mis en exploitation en 2023.
Concernant les réserves de change, le ministre des Finances, a affirmé, le 24 décembre 2022 devant l’APN et le Sénat en présentant la loi des finances 2023, ( source APS) qu’elles devraient atteindre les 54,6 milliards de dollars à la fin de l’année 2022., données reprises par la loi de finances 2023, et le 26 décembre 2022, le gouverneur de la Banque d’Algérie ( source APS) , que les réserves de change algériennes dépassent les 60 milliards de dollars, écart énorme d’environ 5 milliards de dollars. Il s’agit pour les responsables doivent fournir les mêmes données afin d’éviter des supputations , la raison , comme l’a souligné à maintes reprises le président de la république par l’effritement du système d’information où alors aucune prévision fiable ne peut se réaliser. Par exemple le montant de la masse monétaire en circulation de la sphère informelle , données du président de la république entre 6000 et 10.000 milliards de dinars entre 33 et 45% du PIB , la Banque d’Algérie ayant donné pour fin 2020 6200 milliards de dinars. Tout en se félicitant de cette augmentation des réserves de change, mais étant un sujet très sensible , se pose une série de questions stratégiques, au nombre de cinq(5) pour éviter de fausses polémiques nuisibles aux intérêts supérieurs du pays où selon la définition du FMI , les réserves internationales d’un pays sont, généralement, l’ensemble des disponibilités composant le portefeuille des actifs que sa Banque centrale détient (devises, or, droits de tirages spéciaux (DTS) : dans ce montant, quel a été la cotation du dinar par rapport au dollar ( cotation 10/01//2023, 137,52 dinars un dollar et 146,22 dinars un euro ; quelle est la structuration des réserves de change de l’Algérie en différentes monnaies internationales, euro, yen, livre sterling ou yen chinois dont les fluctuations avec la reconversion en dollars ont un impact sur le montant des réserves de change en dollars ; ces données ont- ils inclus les DTS ou pas déposés par l’Algérie au niveau du FMI et quel est le montant au 2022 ; dans les réserves de change, ont –ils inclus les 173 tonnes d’or ou pas, dont le volume n’a pas évolué depuis 2007 (voir Abderrahmane Mebtoul www.google.com 2022 ) dont le cours est de 1797,98 l’once d’or le 26/125/2022 , étant une valeur refuge, fluctuant périodiquement, avec une valeur d’environ 10/11 milliards de dollars et en cas de dépôts à l’étranger dans certaines banques centrales quel a été le montant perçu en 2022, grâce aux intérêts et ces taux d’intérêts ont-ils été positifs en référence au taux d’inflation mondial.
Concernant les données des exportations hors hydrocarbures, le ministère du commerce, pour une appréciation objective doit dresser la balance devises, seul indicateur valable, et ne pas donner un montant global de peu de signification opérationnelle devant : ne pas donner seulement l’évolution de de la valeur mais le volume physique exportable ; ventiler produit par produit où selon les statistiques douanières pour fin 2021/2022 , 60/70% sont constituées de dérivées d’hydrocarbures qui ont connu une flambée de prix au niveau international, et en ajoutant les semi produits arrivant à 80% du total, ( on exporte pas le ciment mais le clinker) ; la valeur des matières premières importées en devises des unités exportatrices et les subventions accordées , par exemple le prix de cession du gaz environ 15/20% du prix international , diminuant ainsi les recettes de Sonatrach.
En conclusion, s’impose une analyse objective sur la situation actuelle et les perspectives de l’économie algérienne ,afin de ne pas renouveler les erreurs du passé. L’Algérie, devra concilier l’efficacité économique et une profonde justice sociale afin d’assurer la création de richesses permanentes, et la cohésion sociale, le versements de salaires sans contreparties productives étant source d’inflation et suicidaire à terme, ayant besoin d’un taux de croissance réel de 8/9% par an afin de pouvoir absorber le flux annuel de demande d’emplois entre 350.000/00.000 par an, des emplois créateur de valeur ajoutée et non des emplois rente, qui s ‘ajoute au taux de chômage actuel. La récession de l’économie mondiale annoncée par le FMI en 2023, a un impact sur l’économie algérienne, extériorisée, tributaire à 98% de ses recettes en devises, avec les dérivées des hydrocarbures comptabilisés dans la rubrique hors hydrocarbures et à plus de 85% d’importation des matières premières et équipements des entreprises qu’elles soient publiques ou privées dont le taux d’intégration en 2022 ne dépasse pas 15% Le cours du pétrole le 10 janvier 2023 a été coté à 80,08 dollars le Brent , à 75,17 dollars le Wit pour un cours euro dollar ( achat) de 1,0735, et pour l’Algérie, cours achat, la cotation officielle le 10/01/2023 étant de 136,4749 dinars un dollar et 146, 1373 dinars pour un euro , fluctuant et sur le marché parallèle entre 217/219 dinars un euro et 204/206 dinars un dollar , cours achat/vente Le cours du gaz représentant environ 40% des recettes de Sonatrach, après avoir culminé à environ 350 euros le mégawattheure, se négocie entre 07/10 janvier 2023 à un prix près de cinq fois moins élevé qu’en août 2022, pour la livraison en février 2023 à 72,75 euros, dont la demande européenne du gaz russe en 2022 a chuté de près de 46% par rapport à 2021. Avec un monde interdépendant , l’Algérie ne pouvant être isolée des nouvelles mutations mondiales, pour 2023/2025/2030, tout dépendra des perspectives de la résolution ou pas des tensions géostratégiques actuelles et du nouveau modèle de la croissance de l’économie mondiale. Pour répondre à l’ex ambassadeur sans analyses objectives, avec pour objectif d’accroître les tensions entre l’Algérie et la France, chaque pas souverain ayant ses propres exigences, défendant ses intérêts propres, devant apprendre à nous respecter sans dénigrements et que le devenir de l’Algérie dépendra avant tout des Algériennes et Algériens.
Dr. Abderrahmane MEBTOUL.
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