Les chiffres du E. paiement peuvent prêter à confusion si on omet de les analyser en profondeur. En effet, à l’état brut ils peuvent indiquer une expansion rapide de ce mode de paiement mais ils cachent mal une réalité que nous impose la situation du marché réel. Les cartes de paiement en circulation sont de 17,5 millions, réparties entre 4,2 millions de cartes CIB (réseau bancaire) et 13,3 millions de cartes Edahabia (réseau postal) mais leur utilisation est essentiellement liée au retrait de liquidité ou l’envoi d’un mandat. Cette pratique désengorge effectivement les guichets des banques et des postes lors des virements des salaires et des pensions de retraite mais ne promeut pas ou prou le E. commerce.
Les difficultés des connexions électroniques
La première difficulté est liée au réseau de connexion lui-même, qui peine à relier tous les acteurs (institutions et utilisateurs), d’une part, et les entreprises prestataires de services (eau, électricité, gaz, téléphonie, internet…), malgré son lancement officiel en 2016. Très peu souvent en panne, pour de longue durée, le réseau ne répond pas aux normes internationales et n’encourage pas les utilisateurs à le solliciter. D’où le faible montant que représente ce mode de paiement qui atteint péniblement la valeur de 59,9 milliards de DA en 2024.
Le poids du marché informel
Le fait que le marché informel constitue un pan important du commerce, dans notre pays, il est évident que ce dernier ne peut s’accommoder d’un mode de paiement traçable. En effet, toutes les transactions sur ce marché se réalisent en espèces « sonnantes et trébuchantes » et sans autres formes de contrôles (techniques, sanitaires, qualité, origines…). Le marché informel draine des milliards de DA en cash et les transactions par le E. paiement menacent directement son existence. Or, le marché parallèle ne cesse de se développer et charrie dans son sillage des sommes d’argent en espèces de plus en plus importantes. Il faut donc commencer par trouver des réponses à la prolifération du marché informel pour ensuite intégrer le E. paiement.
La fraude et l’évasion fiscale
Tout le monde convient que la fraude et l’évasion fiscale est « un sport national » ! Des gisements importants de recettes fiscales directes et indirectes sont perdues chaque année, compte tenu de la faiblesse des services fiscaux, tous services confondus (douanes, domaines, impôts et taxes…), seuls les « prélèvements à la source » sont recouvrés d’une manière satisfaisante. Un des moyens utilisés pour échapper à l’impôt est justement les transactions en espèces et sans factures, qui a pour avantage de « brouiller » la traçabilité des transactions commerciales. Il ne faut pas s’attendre à ce que les commerçants adoptent de gaieté de cœur le mode du E. paiement qui les contraindrait à déclarer leurs bénéfices réels, qui eux sont soumis à l’impôt ! C’est le jeu du « chat et de la souris ».
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