Dr Mourad GOUMIRI.
La rentrée sociale de septembre se prépare dès maintenant, par des mesures concrètes capables de proposer des solutions aux problèmes que vit la population au quotidien. Après les rounds de consultations politiques initiés, par le Président de la république, dans le cadre de la « consolidation du front intérieur » et le remaniement ministériel annoncé mais non encore exécuté, il importe de consolider le front social et notamment des populations les plus vulnérables, qui voit leur pouvoir d’achat périclité par un niveau d’inflation à « deux pieds ». D’autant que les pouvoirs publics comptent ouvrir le dossier des subventions non ciblées, diverses et variées et qui se traduisent par des gaspillages importants de ressources financières rares.
Certes, la marge de manœuvre des pouvoirs publics s’élargit du fait de l’aisance financière, issue de l’embellie sur le marché des hydrocarbures que tous les experts considèrent comme durable tout au long de l’année 2022, compte tenu que les fondamentaux (offre, demande croissance économique, stocks, spéculations…) et la géopolitique (conflit ukrainien, lutte hégémonique américano-chinoise, guerre alimentaire…) convergent actuellement dans le sens d’une hausse durable des prix relatifs. L’histoire récente et lointaine nous enseigne que les renversements de situation sont toujours possibles et deviennent tragiques pour les pays qui pensent que les tendances sont pérennes. Faut-il rappeler ces évènements ? Pour notre pays, ils ont été catastrophiques avec comme sommet culminant la « descente aux enfers » de la décennie noire et ses conséquences multiples sur le front intérieur et extérieur. Un pays sans capacités internes d’anticipations, est voué à être « recolonisé » par de nouveaux instruments contenus dans la panoplie de mesures du soft power, développée par les puissances mondiales du moment.
Aussi, il est urgent de mettre en œuvre les réformes structurelles, pendant que nous avons encore les moyens financiers et les ressources humaines subséquentes, tout en mettant en place les « filets sociaux » nécessaires à la paix sociale et à la protection des populations les plus vulnérables. Le conduit est très étroit, l’exercice difficile et la réussite n’est pas garantie mais il n’a pas d’autres solutions si l’on souhaite inscrire notre pays dans le registre des pays émergents des vingt prochaines années !
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