Connu dans le milieu médical et littéraire, Mahmoud Aroua a toujours partagé son temps entre l’écriture et son métier de docteur. Constitué de 285 pages, «Staten Island» est un texte de fiction profond et magnifique à la fois, édité par la maison d’édition privée El Fairouz culturelle et production.
La narration est tellement captivante que le roman en question se lit d’une traite. L’histoire est tissée autour de deux personnages que mille ans séparent. Mahmoud Aroua lève le voile sur ses personnages d’exception qui jalonnent le texte. Il y a, d’une part, Ulaiyah, une princesse de Baghdad qui a vécu au IXe siècle et, d’autre part, Alex Morgan, un universitaire de 25 ans qui habite et étudie à Staten Island à New-York. Il prépare d’ailleurs un doctorat sur l’histoire médiévale. Les deux protagonistes traversent une période assez difficile. Si Ulaiyah vient de perdre son mari, le jeune prince Zayd, la femme d’Alex, pour sa part, il ne lui reste que quelques jours à vivre.
Ce qui va réunir ces deux âmes tourmentées, c’est une bouteille. Alors qu’Alex déambule sur la plage de Staten Island, son pied heurte une vieille bouteille en verre. Il ignore totalement que l’âme de la princesse est à l’intérieur de la bouteille. Il découvre, d’ailleurs, cette bouteille quelques secondes avant que sa femme ne meurt.
Ainsi, Ulaiyah va renaitre dans le corps de la femme d’Alex. Mahmoud Aroua souligne la complexité des événements qui vont suivre à travers plusieurs interrogations : comment Ulaiyah va réagir quand elle va se retrouver au 21e siècle ? Comment Alex va réagir quand il va découvrir une autre personne dans le corps de sa femme ou encore comment Alex va réagir avec son environnement, notamment avec ses beaux parents ? Toutes ces questions sont abordées dans ce roman avec un zeste de suspense.
Mahmoud Aroua rappelle au passage que Staten Island est l’un des cinq arrondissements de la ville de New York, les quatre autres étant Manhattan, Brooklyn, Queens et le Bronx. Situé au sud-ouest de la ville, il comprend la Staten Island ainsi que quelques autres îles mineures. Staten Island est l’arrondissement le moins urbain et le moins peuplé de la ville de New York. L’île abrite depuis la deuxième moitié du XXe siècle le plus important site d’enfouissement des déchets de New York, fermé au début 2001 pour son excessive production de méthane, mais rouvert la même année pour y entreposer les débris du World Trade Center avant d’être de nouveau fermé. L’auteur à l’imagination débordante a planté le décor à Staten Island. Ulaiyah refuse de survivre à son jeune époux.
Comme il est interdit dans la religion musulmane de se donner la mort, elle va trouver un moyen de quitter ce bas monde. Elle va chercher un alchimiste qui pourrait lui trouver une solution radicale. En effet, Cheikh Nasserddine à Baghdad lui prépare, ainsi, une potion, provoquant une mort naturelle tout en préservant son âme. L’alchimiste explique à la princesse que l’âme sera recueillie dans une bouteille jetée à la mer. Celui qui la découvrira ne pourra l’utiliser que chez une personne mourante, à son dernier souffle. Et le corps de cette personne héritera de l’âme en question. L’incipit du roman – qui lève le voile sur le souci d’Ulaiyah d’en finir avec la vie – séduit le lecteur en piquant sa curiosité d’en savoir un peu plus sur cette fiction bien ficelée.
Le médecin anesthésiste-réanimateur Mahmoud Aroua précise ce qui émane de cette histoire de fiction, c’est que nous avons deux personnages, souffrant à leur manière. «Mais quelles que soient leur différence et l’époque dans laquelle ils ont vécu, la souffrance est toujours la même. S’il y a un message dans cette histoire, c’est un message d’espoir parce que nous ne savons pas ce que le destin nous réserve», conclut notre interlocuteur.
En somme, à travers «Staten Island», Mahmoud Aroua nous offre un roman qui met en scène avec virtuosité la façon dont nous apprenons à aimer et à espérer.
Source: L’Expression.
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