1.-La coopération énergétique algéro-italienne afin de dynamiser notamment dans son aspect lié au gaz à la faveur de de la visite de la Première ministre Mme Geogia Meloni, où en plus des dossiers politiques, sécuritaires, (dossier libyen et les tensions au Sahel) qui ont été au cœur des entretiens, dans le domaine de l’énergie, deux protocoles d’intention stratégiques ont été signés avec l’Italie portant sur l’approvisionnement énergétique, la transition énergétique et la décarbonation permettant s’ils sont réalisés, de faire de Sonatrach l’un des principaux fournisseurs européens d’énergie. Le premier protocole d’intention stratégique vise à identifier les meilleures options pour accroître les exportations d’énergie de l’Algérie vers l’Europe, afin de garantir la sécurité énergétique tout en soutenant une transition énergétique durable. Ce protocole reposera sur l’évaluation des quatre axes suivants: l’extension de la capacité de transport de gaz existante, la pose d’un nouveau gazoduc pour transporter du gaz naturel et alternativement de l’hydrogène et de l’ammoniac bleu et vert, la pose d’un câble électrique sous-marin et l’extension de l’actuelle capacité de liquéfaction du gaz naturel. S’agissant du deuxième protocole d’intention stratégique, il identifiera les opportunités de réduction des émissions de gaz à effet de serre en Algérie et les meilleures technologies pour mettre en œuvre une telle réduction. L’Italie reste le premier client de l’Algérie, l’Italie achetant annuellement plus du tiers du gaz algérien exporté, tandis qu’elle occupe la deuxième place parmi les pays de l’Union européenne (UE) fournisseurs de l’Algérie. En 2020, le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a atteint près de 6 milliards de dollars (USD), dont 3,5 milliards USD d’exportations algériennes vers l’Italie (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards USD d’importations de ce pays (des équipements surtout). Pour 2021, elles ont connu un accroissement s’établissant à 8,5 milliards de dollars dont 6,6 milliards de dollars d’exportation de l’Algérie, donc un déficit commercial positif pour l’Algérie. Le secteur des hydrocarbures occupe une place importante dans la relation économique algéro-italienne, grâce notamment au partenariat entre le Groupe Sonatrach et le groupe énergétique italien Eni, présent depuis 1981 en Algérie. Les deux Groupes gèrent le Gazoduc TransMed, aussi appelé Enrico Mattei, reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, d’une capacité d’un volume allant jusqu’à 32 milliards de m3 de gaz algérien vers l’Italie, ayant exporté en 2021 environ 21 milliards de mètres cubes gazeux à travers cette canalisation avec un surplus de près de 4 milliards de mètres cubes en 2022 .Quant au projet de Galsi, pour l’instant l’Italie n’as pas donné officiellement son accord concernant la redynamisation qui devait être mis en service en 2012, d’une capacité à l’époque de 8 milliards de mètres cubes gazeux dont le coût était estimé en 2012 à 3 milliards de dollars, ayant doublé depuis ( un tracé très complexe), dossier que j’ai défendu lors de mon déplacement en Italie en 2012 et qui a été avorté par les élus de la Sardaigne qui doivent donner leur accord pour sa réalisation.
2..- Des efforts importants dans l’investissement ont été réalisés par Sonatrach. Dans le cadre du plan quinquennal d’investissement de Sonatrach (2023-2027) Sonatrach a prévu d’investir environ 40 milliards de dollars, plus de 30 milliards de dollars étant alloués à l’exploration et à la production avec l’objectif d’augmenter la production à court et moyen termes et de préparer un portefeuille de projets futurs, notamment pour le gaz naturel permettant d’améliorer la sécurité énergétique et approvisionner le marché mondial. Sonatrach a prévu dans le cadre de plan d’investissement d’investir plus de 7 milliards de dollars dans des projets de raffinage, de pétrochimie et de liquéfaction du gaz. Près de 1 milliard de dollars sera consacré, dans des projets visant la contribution de l’entreprise à la transition énergétique, s’agissant de projets de récupération de gaz torché sur les sites de production et les complexes de GNL, de projets d’électricité solaire photovoltaïque pour alimenter les sites de production, et de projets pilotes pour la production et le transport d’hydrogène vert. Pour pouvoir analyser objectivement les actions à mener à l’avenir , il faut une analyse objective sans passion. La production totale de Sonatrach est structurée ainsi : exportation, plus consommation locale plus 15/20% d’injection dans les puits pour éviter leur épuisement, normes internationales . La production totale pour 21022 a été de 110 milliards de mètres cubes gazeux selon le PDG de Sonatrach , la consommation intérieure plus de 40 milliards de mètres cubes gazeux en 2022 devant atteindre au rythme actuel 50 milliards de mètres cubes gazeux en 2025 selon le PDG de Sonelgaz et dépasser les exportations actuelles en 2030 si l’on ne change pas de modèle de consommation énergétique et s’il n’ y a pas accroissement de la production soit d’hydrocarbures ou des énergies alternatives comme le renouvelable ou l’hydrogène. La contrainte majeure est la forte consommation intérieure où on ne peut continuer à la fois de livrer le prix du gaz à certaines unités à 10/20% du prix international et à construire des millions de logements avec les anciennes techniques alors que les nouveaux procédés permettent d’économiser entre 30/40% de la consommation d’énergie. Cela renvoie à la politique des subventions généralisées et non ciblées ,dossier complexe qui nécessite un système d’information fiable en temps réel et notamment l ’intégration de la sphère informelle, qui drainerait selon les propos du président de la république entre 6000 et 10.000 milliards de dinars, soit entre 33 e t45% du PIB pour ne pas pénaliser certains secteurs et les couches les plus défavorisées. . Il semble bien que les propos du président de la république aient été mal interprétés, car pour pouvoir exporter 100 milliards de mètres cubes gazeux , il faudrait une production totale entre 150 et 170 milliards de mètres cubes gazeux nécessitant d’importants investissements dont la maturation est lente.
3..-Certes, l’ Algérie est considérée par ses partenaires comme un fournisseur fiable et un acteur stratégique en matière énergétique et sécuritaire, pouvant doubler ses capacités d’exportations vers l’Europe , étant actuellement à environ 11% du marché européen mais sous réserve de 7 conditions . La première condition concerne l’amélioration de l’efficacité énergétique et une nouvelle politique des prix renvoyant au dossier de subventions. La deuxième condition est relative à l’investissement à l’amont pour de nouvelles découvertes d’hydrocarbures traditionnels, tant en Algérie que dans d’autres contrées du monde La position de l’Algérie envers l’Europe et d’autres pays est claire : la loi nouvelle des hydrocarbures étant attractive, Sonatrach étant limitée dans l’autofinancement, venez investir dans le cadre d’un partenariat gagnant – gagnant et on pourra augmenter les exportations. Sonatrach n’a pas de préférence vis-à-vis des partenaires, étant une entité commerciale privilégiant ses propres intérêts étant ouverte sur la base d’un partenariat gagnant – gagnant à toutes les compagnies qui maîtrisent les nouvelles technologies et qui permettent le transfert technologie ayant de nombreux cadres compétents La troisième condition est liée au développement des énergies renouvelables (actuellement dérisoires, moins de 1% de la consommation globale en 2021 ) devant combiner le thermique et le photovoltaïque, le coût de production mondial ayant diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir. Avec plus de 3000 heures d’ensoleillement par an, «l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire, le ministère de l’Energie, ayant programmé sous réserve de trouver des financements 40% de la consommation intérieure à partir des énergies renouvelables horizon 2030 et une fraction exportable à partir des interconnexions. La quatrième condition, selon la déclaration de plusieurs ministres de l’Energie entre 2013 et 2021, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 à des fins pacifiques, pour faire face à une demande d’électricité croissante. La cinquième condition est le développement du pétrole/gaz de schiste, selon les études américaines, l’Algérie possédant le troisième gisement mondial d’environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, mais qui nécessite, outre un consensus social interne, de lourds investissements, la maîtrise des nouvelles technologies qui protègent l’environnement et des partenariats avec des firmes de renom( voir dossier 9 volumes 890 pages sous la direction du Pr A.Mebtoul, opportunité et risques et urgence de la transition énergétique Premier ministère 2015) . La sixième condition est l’accélération de la réalisation du gazoduc Nigeria-Europe via l’Algérie, assistant à des discours contradictoires de plusieurs responsables du Nigeria entre 2020/2022), d’une capacité de plus de 33 milliards de mètres cubes gazeux, selon les études européennes de 2020 un coût d’ environ 20 milliards de dollars contre une estimation de 11 milliards de dollars en 2011, pour un délai de 5 ans contre un coût passant par le Maroc de 30 milliards de dollars et un délai de 10 ans, mais nécessitant l’accord de l’Europe, principal client qui selon la déclarations de la commission européenne début janvier 2023, ce projet n’est pas à l’ordre du jour. La septième condition est le développement l’hydrogène vert comme source d’énergie où l’Algérie possède d’importants avantages comparatifs.
Quelle conclusion ? Dans le domaine énergétique, les choix techniques d’aujourd’hui engagent la société sur le long terme : seul le Conseil national de l’Energie, présidé par le président de la République, est habilité à tracer la politique énergétique future du pays., le Ministère assurant la coordination et Sonatrach et ses annexes l’exécution de ces orientations stratégiques qui interpellent la sécurité nationale, en attendant une économie plus diversifiée grâce aux profondes réformes structurelles , l’Algérie ayant les potentialités pour devenir un pays émergent, mais devant être réaliste, en 2022, la production de Sonatrach avec les dérivées inclus dans la rubrique hors hydrocarbures pour 60/70% en valeur , assurant 97/98% des recettes en devises du pays. Le monde s’oriente entre 2023/2025/2030, inéluctablement, vers un nouveau modèle de consommation énergétique fondé sur la transition numérique et énergétique mondiale et notamment en Méditerranée, principal marché de l’Algérie, autant que l’eau qui est au cœur de la souveraineté des Etats et de leur politique de sécurité. Les nouvelles dynamiques économiques modifieront les rapports de force à l’échelle mondiale et affecteront également les recompositions politiques à l’intérieur des Etats comme à l’échelle des espaces régionaux.
Dr.Abderrahmane Mebtoul.
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