Rachid Taha à l’honneur dans l’exposition “Douce France” à Paris le 14 December 2021.

Plus qu’un artiste, un condensé de l’histoire de France : à travers l’oeuvre de Rachid Taha, l’exposition musicale “Douce France”, à partir de mardi à Paris, met à l’honneur son héritage dans le patrimoine français.
“C’est une exposition où l’on peut chanter, danser et découvrir le patrimoine de la chanson de l’exil jusqu’à l’émergence des cultures urbaines, grâce à un personnage principal, le chanteur Rachid Taha”, explique à l’AFP Naïma Huber Yahi, historienne et co-commissaire de l’exposition au musée des Arts et métiers.
Figure du rock français, Rachid Taha, mort à 59 ans d’une crise cardiaque en septembre 2018, avait repris avec son groupe Carte de Séjour “Douce France” du très populaire chanteur français Charles Trénet (1913-2001) en y intégrant des sonorités orientales. Une reprise devenue culte pour la génération “beur” et métissée des années 1980.
Voix passionnée du raï et du chaâbi de son Algérie natale, il avait aussi popularisé la chanson “Ya Rayah” de Dahmane El Harrachi auprès du public français et international en 1997, permettant de faire reconnaître les apports culturels et artistiques méconnus de l’immigration dans la culture française.
“C’est par son répertoire qu’on découvre ce patrimoine de France et qu’on va cheminer des années 1960 aux années 2000 pour comprendre comment le paysage musical français s’est ouvert à la diversité”, poursuit Nahima Huber Yahi. Et “si on ne connaît pas le nom de Rachid Taha, on connaît « Ya Rayah », et c’est ça qui est extraordinaire.
Son oeuvre dépasse sa notoriété personnelle, il a vraiment profondément marqué notre mémoire collective et notre imaginaire”, souligne-t-elle encore.
De l’émergence de la scène hip-hop à la fin des années 1980 aux musiques urbaines et populaires actuelles, Rachid Taha “a aussi fait plein d’enfants qui aujourd’hui existent grâce à lui et expriment cette diversité culturelle qui fait la France”, souligne Myriam Chopin, co-commissaire de l’exposition. “Il s’agit là de la transmission d’un récit qu’on a besoin de connaître, estime-t-elle. Tant que l’on ne l’aura pas inclus dans le récit national, il n’y aura pas de ”Douce France””.
Grâce à un parcours chrono-thématique, mêlant vidéos d’archives, photos, affiches, enregistrements audios et objets d’époque, du scopitone aux décors des cabarets orientaux, l’exposition met en lumière d’autres chanteurs de l’exil comme Slimane Azem ou Noura, premiers artistes maghrébins à recevoir un disque d’or en France en 1971. L’exposition sera accompagnée jusqu’au 8 mai 2022 de rencontres, débats, projections et concerts.
L-I
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