Parmi les instruments de régulation économique, la politique monétaire est privilégiée dans la mesure où elle est l’exclusivité de la Banque d’Algérie. En effet, cette institution majeure dispose de par la loi 90-10 relative au crédit et à la monnaie, d’instruments de régulation des flux monétaires comme le taux de réescompte et celui des réserves obligatoires, ce qui lui permet soit d’ouvrir soit de fermer le robinet de la liquidité de la monnaie dans l’économie, en fonction de la stratégie économique fixée par les pouvoirs publics. En outre, cette institution monétaire a la haute main sur le taux de change qu’elle fixe, au jour le jour sur le marché monétaire, en le calculant sur la base d’un panier de devises étrangères, pondéré par les flux du commerce extérieurs.
Politique des taux de change mixte.
Bien entendu, toutes ces manipulations monétaires ont un impact direct sur la « santé » du dinar algérien, qui va évoluer à la hausse ou à la baisse, en fonction des décisions prises par la BA, dans le cadre d’une situation de convertibilité partielle du Dinar Algérien, permise par le FMI, dont notre pays est membre depuis 1963.
La cotation du DA, au 30 décembre 2024, est de 140,65 DA (à l’achat) et 140,67 DA (à la vente), contre 1 US$ et de 135,88 DA (à l’achat) et 135, 96 DA (à la vente), contre 1 Euro, sur le marché officiel, alors que sur le marché informel (Square Port-Saïd), elle caracole à quelque 220 DA contre 1 US$ et 240 DA contre 1 Euro, ce qui se traduit par un différentiel important par rapport au US$ et à l’Euro ! Cette situation résulte d’une politique de disponibilité monétaire « facile » (dite de l’endettement intérieur non conventionnel), menée par les pouvoirs publics, pendant de nombreuses années (2016 au moins) et la Banque d’Algérie, pour boucler les comptes publics (déficits budgétaires cumulés sur plusieurs années), à partir du moment où nos réserves de change diminuaient et que les prix des hydrocarbures baissaient drastiquement.
L’impact de la conjoncture énergétique mondiale.
La conjoncture actuelle, sur le marché des hydrocarbures, s’étant complètement inversée, de par la géopolitique (guerre en Ukraine) et les fondamentaux (reprise de la croissance économique mondiale après deux années de Covi-19), puisqu’il atteint les 80 US$ le baril, il est donc possible d’atteindre les équilibres interne (désendettement du Trésor vis-à-vis de la BA) et externe (équilibre de la balance des paiements), sans avoir recours à la création monétaire, sans contreparties réelles. Cette double action d’assainissement des comptes publics, auront un impact certain sur le raffermissement du Dinar Algérien et va diminuer le gap enregistré entre le marché formel et celui informel, jusqu’à un point d’équilibre, à fixer. En outre, l’augmentation à 750 Euros de l’allocation annuelle de voyage à l’étranger, va avoir un impact sur le rapprochement des deux taux, à terme. C’est donc dans cette direction que semblent se diriger les pouvoirs publics sauf changement drastique le la conjoncture sur le marché international des hydrocarbures.
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