Registre de commerce des commerçants itinérants.

La plateforme numérique dédiée aux commerçants itinérants et aux artisans, lancée récemment par le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, a suscité des réactions très enthousiastes de la part du mouvement associatif, du côté des commerçants comme des consommateurs.
Le Secrétaire général de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hazab Benchohra, a qualifié cette action de très bonne initiative qui entre, selon lui, dans le cadre de la stratégie du gouvernement relative à la lutte contre le marché informel.

«Cette plateforme va inciter les commerçants opérant dans l’informel à régulariser leur situation, et ce, en créant un registre de commerce. C’est une condition sine qua non pour que ces vendeurs et artisans puissent s’inscrire sur cette plateforme», indique-t-il, rappelant que cet outil numérique permet aux consommateurs d’accéder aux services des commerçants itinérants activant dans 120 métiers, dont la plomberie, la peinture, la maçonnerie, l’électricité, la serrurerie…
Grâce à cette initiative, poursuit-il, le marché ne sera plus affecté par la concurrence déloyale occasionnée par l’informel. «Le gisement en commerçants informel est tellement important que nous n’arrivons pas à le comptabiliser. Nous savons juste que des centaines de milliers activent dans l’informel. Par cette plateforme et les campagnes de sensibilisation que nous organisons au niveau des 58 wilayas en collaboration avec les directions du commerce autour de l’informel, nous espérons que ce gisement sera exploité à bon escient pour le bien de notre économie ainsi que pour celui des consommateurs», dit-il, rappelant que 15.000 commerçants itinérants informels uniquement ont régularisé, pour l’instant, leur situation.
Le président de l’Union nationale de protection des consommateurs, Mahfoud Harzelli, a estimé, pour sa part, que cette plateforme sera, d’un point de vue économique, une valeur ajoutée pour le trésor public. «Les commerçants itinérants, une fois régularisés, paieront leurs impôts et contribueront ainsi à l’essor économique. En contrepartie, ils bénéficieront de la sécurité sociale et gagneront la confiance des consommateurs», assure-t-il, signalant que cette plateforme rapprochera ces commerçants des consommateurs. Cet instrument, soutient-il, facilitera la tâche aux consommateurs en quête de services rapides et de qualité. «D’un simple clic, le consommateur peut, par exemple, accéder aux services d’un plombier ou d’un peintre. Il aura ainsi l’embarras du choix.
Par ailleurs, comme les commerçants itinérants sont identifiés grâce à cette plateforme, les consommateurs peuvent porter plainte contre eux dans le cas où il y aurait tricherie. C’est ce qui va pousser ces commerçants à offrir des services de qualité», souligne-t-il, espérant que les commerçants inscrits seront encouragés pour se former davantage dans leurs créneaux respectifs et obtenir des diplômes. Car, rapporte-t-il, un bon nombre de commerçants itinérants sont formés sur le tas et n’ont pas de diplôme. «Un commerçant diplômé sera plus crédible vis-à-vis des consommateurs. Plus ces derniers vont solliciter les commerçants itinérants et plus il y aura création d’emplois. Dans certains métiers, comme les marchands des fruits et légumes qui sont concernés également par cette plateforme, les commerçants auront besoin de recruter des livreurs ou des transporteurs», conclut-il.

APS.