Lire un livre sur Mouloud Feraoun n’est pas comme lire un livre de cet immense auteur, Mais c’est tout de même très agréable et instructif de s’y plonger.
Surtout quand on y trouve des signatures appartenant à la crème du monde de la critique littéraire et universitaire. C’est le cas du livre que vient de publier la maison d’édition Koukou, consacré à l’auteur du «Fils du pauvre», «La terre et le sang» et «Les chemins qui montent». «Relire Feraoun» est le titre de ce livre à découvrir dès à présent puisqu’il est disponible en librairie, à peine sorti de l’imprimerie grâce aux efforts incommensurables que fournit le responsable des Éditions Koukou, qui ne se décourage jamais et qui continue son aventure intellectuelle et livresque dans un environnement pas toujours favorable et parfois hostile, faut-il le rappeler. Le fait que le livre se vend de moins en moins aurait été une raison amplement convaincante pour pousser n’importe quel éditeur à mettre la clé sous le paillasson. Mais le fait que des personnes engagées en faveur de la littérature comme Arezki Ait Larbi, directeur des Éditions Koukou, résistent contre vents et marrées pour maintenir leur activité, permet au livre de respirer encore.
L’auteur algérien le plus lu
Et le choix des livres à éditer est un élément qui aide énormément à aller de l’avant. Le nouveau livre consacré à Feraoun s’inscrit dans cette optique car comment se retenir d’acheter un tel ouvrage qui revisite l’auteur algérien le plus lu de tous les temps. L’ouvrage, portant pour sous-titre, «Entre lucidité et engagement», a été coordonné par deux grandes plumes et non des moindres: Tassadit Yacine et Hervé Sanson. Le livre est constitué de regards pointus signés par les meilleurs spécialistes de la littérature maghrébine et algérienne en particulier,à l’instar de Zineb Ali Benali, Guy Basset, Jeremy Beschon, Denise Brahimi, Domenico Canciani, Jean-Pierre Faguer, Nicholas Harriso, Karolina Resztak, Emmanuel Sacriste et Habib Tengour. Le livre, précise l’éditeur, sort à l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. L’éditeur souligne à cet effet: «Les amis de la revue Awal consacrent un ouvrage collectif à une figure capitale de la littérature algérienne de langue française, Mouloud Feraoun, assassiné en 1962». Les dix contributions critiques rassemblées, dans le livre de Koukou éditions, auxquelles s’adjoignent trois textes d’hommage de pairs (Tahar Bekri, Samira Negrouche, Habib Tengour) appréhendent un corpus essentiel, selon différents angles d’approche et différentes grilles d’interprétation.
La poétique, la génétique des textes, l’archivistique, les ressources de la discipline historique, la didactique, les gender studies, les cultural studies sont ici autant de clés pour pénétrer une oeuvre dont la dimension scripturale, esthétique, n’a pas encore suffisamment été soulignée, ajoute-t-on.
L’homme aux convictions humanistes
Le livre évoque aussi l’homme aux convictions humanistes fortes, tant l’instituteur, le pédagogue, que le témoin, faisant le lien entre les Algériens et les Français devenus des ennemis en temps de guerre de libération, sont revisités selon de nouveaux documents (rapports administratifs, écrits personnels) et livrent au lecteur une personnalité infiniment plus riche et complexe que ce que l’on a bien voulu faire croire. Cet ouvrage, explique l’éditeur, permet de mesurer combien l’homme honnête et droit que fut Mouloud Feraoun, ne tergiversa jamais avec ses principes et demeura, jusqu’à sa disparition prématurée, non seulement un grand écrivain, mais aussi un homme de conviction à l’engagement sans faille. Un intellectuel. Il y a lieu de rappeler que l’un des coordonnateurs du livre, à savoir Tassadit Yacine est directrice d’études à l’Ehess, membre du Laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France et membre de l’Académie Ambrosienne (Italie). Pour sa part, Hervé Sanson est docteur en littérature française, spécialiste des littératures francophones du Maghreb, est membre associé à l’Item (Cnrs).
Source: L’Expression.
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