Remaniement ministériel en France : à droite toute !

Comme il fallait s’y attendre Emmanuel Macron a remanié le gouvernement à travers son nouveau Premier ministre Gabriel Attal, en choisissant des ministres de droite et de centre-droit, avec une prise de guerre inédite, le retour de Rachida Dati (sponsorisée par N. Sarkozy) au poste de ministre de la culture.

Cette opération est entièrement construite en direction des élections européennes où l’extrême-droite (RN) menée par Bardella est donnée largement vainqueur par tous les sondages. Cette mise en ordre de bataille électorale n’a laissé aucun ministre à « état d’âme », seule la fidélité et le charisme électorale ont été pris en compte.

Bien entendu, les « barons » de la macronie ont été reconduits dans leur poste respectif : Gérard Darmanin, Bruno Le Maire, Dupont-Moretti, Lecornu. Une garde prétorienne prête au combat à mort qui se profile contre l’extrême-droite. Même la ministre des affaires étrangères, Catherine Collona, n’a pas survécu à cette lame de fond, sans doute jugé trop clivante dans le dossier de la guerre au Moyen-Orient.

D’autres nominations sont attendues aux postes de secrétaires d’état et de ministres délégués mais sans portée politique réelle sur les tendances lourdes de ce remaniement. Les dossiers les plus brûlants sont sans doute la sécurité, le pouvoir d’achat, l’émigration, l’écologie et l’éducation nationale, qui viennent en tête des préoccupations des français.

Aucune faute politique n’est permise, d’ici à l’élection européenne (juin 2024) et une solidarité gouvernementale sans faille est attendue de toute l’équipe autour du Premier ministre. Tout le problème réside dans sa capacité à « gérer » les egos des uns et des autres, dans un mouvement ministériel qui lorgne également sur les élections présidentielles françaises de 2027.

En effet, à mi-mandat, Macron, qui ne peut plus se représenter, compte bien peser de tout son poids pour désigner son successeur, qui sera certainement choisi parmi ses plus proches collaborateurs et les plus fidèles. C’est donc dans cette équation à deux variables que la France va évoluer durant cette période difficile et incertaine.